Crise sécheresse : le Finistère n’en voit pas le bout. ( LT.fr – 02/09/22 – 19h10 )

Les restrictions qui découlent du placement du département au niveau d’alerte maximale depuis le 10 août resteront encore en vigueur durant tout le mois de septembre.
Les restrictions qui découlent du placement du département au niveau d’alerte maximale depuis le 10 août resteront encore en vigueur durant tout le mois de septembre.

Les pluies à venir n’y feront rien. Pour préserver des réserves d’eau au plus bas, la préfecture du Finistère a annoncé, ce vendredi 2 septembre, la prolongation de l’état de crise sécheresse durant tout le mois de septembre.

Le ciel va se charger de gris et les pluies, parfois orageuses (mercredi 7 septembre), vont arroser copieusement le Finistère au cours des prochains jours mais le rouge écarlate restera la couleur dévolue à la pointe bretonne. Comme 78 départements en France, le Finistère porte encore les lourds stigmates de la canicule et d’un été très sec, aggravé par un vent de nord-est qui a asséché les terres. « C’est une séquence historique en juillet et en août », observe Brigitte Dubois, de Météo France, qui évalue le déficit en eau, dans le département, à 44 % depuis mars. « On ne sortira pas dans le mois qui vient de la situation de crise », prévient Philippe Mahé, le préfet qui a soigneusement passé au tamis tous les indicateurs. Conséquence, les restrictions qui découlent du placement du département au niveau d’alerte maximale depuis le 10 août resteront donc en vigueur.

Cote d’alerte sur les stocks d’eau

L’horizon ne se dégage pas. Les prévisionnistes de Météo France annoncent pour le dernier trimestre 2022 des températures de 5° au-dessus des moyennes saisonnières et aucun signal global de fortes précipitations. Viendra-t-on à manquer d’eau potable ? « Pas pour le moment », rassure le préfet mais la situation hydrologique du département est alarmante et invite au civisme. Les cours d’eau finistériens sont à la peine et certains, à l’image du bassin de Quimperlé (L’Isole), Quimper (l’Odet) ou dans le Cap Sizun (Le Goyen), touchent le fond. « Ils sont au-delà du seuil critique », décrit Guillaume Heoffaer, de la Direction départementale des territoires et de la mer qui surveille surtout comme le lait sur le feu le stock des retenues d’eau dans le département. Il en existe trois stratégiques pour l’alimentation en eau potable : Saint-Michel (Brennilis), Le Drennec (Commana-Sizun) et Moulin-Neuf (Pont- l’Abbé). « Ils sont tous tombés en dessous des courbes historiques de 2003 et 2011. » À Saint-Michel, il ne reste que 30 jours de réserve, si les lâchers d’eau continuent au rythme actuel. Au barrage du Drennec, sur le bassin-versant de l’Elorn, le stock d’eau est évalué à trois mois et à seulement deux mois sur la retenue du Moulin-Neuf. L’embellie ne viendra pas des nappes souterraines où la situation s’est dégradée sur cinq points de mesure. Conséquence, des tensions sont apparues sur l’alimentation en eau potable. « Après la crise, il faudra ouvrir le débat sur l’amélioration des réseaux en Finistère », prévient le préfet qui vise notamment le sujet épineux du taux de fuite sur les réseaux.

Source : Crise sécheresse : le Finistère n’en voit pas le bout – Quimper – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : Régis Nescop

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