Dans l’agglo de Concarneau, un conducteur de bus déplore des conditions de travail « très dégradées » (LT.fr-19/02/24)

Dans l’agglo de Concarneau, un conducteur de bus du réseau Coralie souhaite alerter le public sur les conditions d’exercice de son métier. (Archive Le Télégramme/Guirec Flécher)

Dans l’agglomération de Concarneau, un chauffeur de bus du réseau Coralie dénonce des conditions de travail « très dégradées » qui nuisent au bien-être des salariés et à l’attractivité du métier.

Par Gwenn HAMP.

À Concarneau, ce chauffeur de bus du réseau Coralie souhaite témoigner de conditions de travail « très dégradées », tout en restant anonyme. « Dans notre entreprise, nous n’avons ni délégué du personnel, ni syndicat qui puisse porter notre parole. Je ne peux pas me permettre de perdre mon travail », explique ce salarié.

Confronté à une crise des vocations, le secteur du transport de voyageurs reste, depuis la crise sanitaire, en tension. « Cinq conducteurs sont actuellement en arrêt maladie. Ils ne sont pas remplacés. C’est à nous de pallier ce manque pour assurer la continuité du service. Résultat : on fait deux journées en une », déplore-t-il.

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Des journées hachées

Si ces heures, effectuées en plus, sont bien récupérées, le planning des tournées impose aux conducteurs des journées hachées. « On peut travailler de 9 h à 12 h, puis avoir une coupure de trois ou quatre heures, en milieu de journée, et reprendre le service pour la fin de l’après-midi », détaille-t-il.

Cinq conducteurs sont actuellement en arrêt maladie (…) C’est à nous de pallier ce manque pour assurer la continuité du service. Résultat : on fait deux journées en une

« Pendant ces coupures, certains salariés ont la possibilité de rentrer chez eux pour se reposer mais ce n’est pas le cas de tout le monde. D’autres restent au dépôt, rue Lucien-Vidie, où il n’y a ni lit, ni canapé pour se soulager les jambes », décrit-il. Beaucoup de chauffeurs sont fatigués physiquement et moralement. Cela nuit à la sécurité des voyageurs, mais aussi à la relation clientèle. Épuisés, on finit par être désagréable avec ceux qui nous posent des questions », regrette le professionnel.

Le salarié employé sur le réseau Coralie déplore que le dépôt, situé rue Lucien-Vidie, à Concarneau, ne comporte ni lit, ni canapé afin que les conducteurs puissent se reposer pendant leur coupure.
Le salarié employé sur le réseau Coralie déplore que le dépôt, situé rue Lucien-Vidie, à Concarneau, ne comporte ni lit, ni canapé afin que les conducteurs puissent se reposer pendant leur coupure. (Le Télégramme/Gwenn Hamp)

Des conducteurs qui jettent l’éponge

« Rien n’est fait pour que les salariés restent dans l’entreprise. Après avoir cumulé un an de CDD successifs, un employé a décidé de partir, lassé par les horaires à rallonge et la précarité du métier. Passer un permis D, pour le transport de voyageurs, coûte cher, plusieurs milliers d’euros, souvent subventionnés par la collectivité. On laisse filer des conducteurs formés, faute de conditions de travail attractives. En l’état actuel, la pénurie de chauffeurs de bus n’est pas près de s’améliorer », prévoit-il.

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/concarneau-29900/dans-lagglo-de-concarneau-un-conducteur-de-bus-deplore-des-conditions-de-travail-tres-degradees-6529593.php

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