Dans le Pays bigouden, les professionnels des ports veulent être écoutés (OF.fr-24/01/24)

Jusqu’à présent, la Cornouaille compte trente-six ventes sous criées par semaine.
Jusqu’à présent, la Cornouaille compte trente-six ventes sous criées par semaine. | ARCHIVE VINCENT MOUCHEL / OUEST-FRANCE

Face aux crises de la pêche, le projet de restructuration des criées de Cornouaille (Finistère sud) se poursuit jusqu’en mars 2024. Mardi 23 janvier 2024, les premières annonces de Maël de Calan, président du syndicat mixte des ports, n’ont pas rassuré les professionnels de la filière pêche.

Par Anaëlle BERRE.

Que deviendront les trente-six ventes hebdomadaires sous les criées de Cornouaille ? La réponse était attendue mardi 23 janvier 2024 au conseil syndical du syndicat mixte des ports de Cornouaille mais elle a été reportée au mois de mars par son président, Maël de Calan (également président du conseil départemental). Pendant toute la durée de la réunion dans les locaux du syndicat, à Pont-l’Abbé (Finistère), des représentants des professionnels des ports de Loctudy et Saint-Guénolé ont patienté sous la pluie pendant des heures.

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Une communication qui ne convainc pas

Et les annonces de Maël de Calan – baisser les taxes, poursuivre les investissements (110 millions sur dix ans) et mutualiser le personnel des ports – n’ont pas convaincu. « Il n’y a eu aucune communication à notre égard sur les décisions qui ont été prises » , regrette Marie Le Guen, du collectif Demain Saint-Gué.

Désespérance sur les quais

Elle reste inquiète pour l’avenir des criées… mais pas seulement : « Le problème est beaucoup plus large que les criées. On ne sait pas quelle sera la physionomie de la pêche demain. Il est urgent de ne pas prendre de décision hâtive. Il faut d’abord retrouver un équilibre car, en ce moment, il y a de la désespérance sur les quais. »

Crises successives

Depuis de longs mois, la situation de la pêche et de sa filière est particulièrement tendue, les crises se succèdent. Aujourd’hui, nombre de navires doivent faire face à la fermeture, pour un mois, de la pêche dans le golfe de Gascogne ; le pays bigouden a perdu plus d’une vingtaine de bateaux lors du plan de sortie flotte…

« On veut vraiment travailler avec les organismes mais on n’est jamais associés. La base n’est pas consultée » , regrette Marie Le Guen. Même son de cloche pour l’interprofessionnelle de Loctudy : « Nous avons des propositions et des solutions pour construire ensemble » , martèle-t-elle. Elle regrette amèrement « le mépris » des élus du syndicat « envers notre démarche constructive et la considération de notre existence comme une simple variable d’ajustement ». « Comme pour les agriculteurs, les décisions se prennent sans les professionnels et les solutions proposées ne s’appuient pas sur la réalité », dénoncent les Loctudistes.

« Faire le lien »

« Ce que je souhaite c’est, en tant que maire, pouvoir faire le lien entre les personnes, que les professionnels soient associés aux décisions » , souligne Gwenola Le Troadec, maire de Penmarc’h. Elle estime qu’un délai jusqu’au mois de mars « nous laisse le temps de travailler ». Serge Guilloux, maire de Loctudy, use du même langage : « Il faut que les interprofessionnelles soient autour de la table. Je continuerai de soutenir le port de Loctudy et l’économie locale » , affirme-t-il.

Source: https://www.ouest-france.fr/mer/peche/dans-le-pays-bigouden-les-professionnels-des-ports-veulent-etre-ecoutes-71a89b6c-bad3-11ee-afe8-d81ceac7fa4c

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