
Les personnels des trois Ehpad des Genêts d’or ont manifesté, ce jeudi 20 octobre, devant l’établissement des Quatre Moulins à Brest, pour dénoncer leurs salaires et les difficultés de recrutement.
« Les conditions de travail sont intenables. Sur les trois Ehpad, il manque sept ou huit salariés, qui ne peuvent pas être recrutés. Nos salaires sont trop bas, les candidats préfèrent aller ailleurs. Nos emplois ne sont pas du tout attractifs. L’indice est gelé depuis vingt ans, nous avons eu le Ségur mais cela n’a même pas compensé le retard. Résultat, nous fonctionnons régulièrement en sous-effectif et en mode dégradé, ce n’est pas satisfaisant pour les résidents », analysent Amélie Pastezeur et Ludovic Helies, représentants du personnel CFDT et Sud.
Les gouvernements successifs ont complètement abandonné le quatrième et le cinquième âge, il ne fait pas bon être dépendant en France
« Quinze licenciements pour inaptitude »
L’association les Genêts d’Or, dont le siège social se trouve à Landerneau, gère trois Ehpad : à Brest, celui des Quatre-Moulins (80 résidents), celui de Kérampéré (67 résidents) et, à Plouzané, l’Ehpad de Kerallan (62 résidents). Pour s’occuper de ces 209 personnes âgées dépendantes, ils sont 150 salariés. « Les conditions de travail sont physiquement et psychiquement difficiles, au point que nous avons quinze collègues qui ont été licenciés pour inaptitude », ajoutent les représentants du personnel, qui soulignent que la direction des Genêts d’Or n’est pas seule responsable de cette situation. « Les gouvernements successifs ont complètement abandonné le quatrième et le cinquième âge, il ne fait pas bon être dépendant en France ».
Face à des résidents qui arrivent dans les établissements de plus en plus dépendants, les personnels sont confrontés à une surcharge de travail importante. « Nous venons de traverser une pandémie inédite, nous avons tenu bon pour nos aînés, nous étions des héros de la Nation. Aujourd’hui, les salariés et les personnes âgées accueillies sont oubliés ».
Départs à la concurrence
Les grévistes dénoncent aussi leur convention collective 66 (CC66), qui intéresse le secteur du handicap et qui n’a pas évolué depuis des décennies. « Nous n’avons pas les mêmes droits conventionnels que la plupart des autres personnels d’Ehpad. Il a fallu batailler pour faire reconnaître des compétences qui n’existent pas dans notre CC66, comme assistant de soin en gérontologie. Nous n’avons pas non plus la prime grand âge de 118 € bruts. Nos collègues partent à la concurrence pour gagner 200 à 300 € de plus ».
Une délégation de salariés s’est rendue à Landerneau au siège des Genêts d’Or. « Il y a urgence, il faut une mobilisation des salariés, employeurs, syndicats et citoyens pour obtenir des moyens suffisants pour la prise en charge de nos aînés ».
Auteur : Catherine Le Guen