
Début août il y a eu 4 décès aux urgences du CHU de Nantes. Les médias ont dû parler de ce drame et des graves difficultés partout en France pour prendre en charge les patients. Un rassemblement s’est tenu le 22 août pour refuser la situation et exprimer la colère des médecins.
Par correspondant IO.
Les gouvernements, droite, gauche, macronistes, qui ont fermé 86 609 lits entre 2000 et 2022, qui ferment les urgences, mettent la population en danger.
Il y a eu des réactions très vives de médecins, d’hospitaliers, de syndicalistes, demandant des mesures pour stopper cela. Des grèves ont été déclenchées, au Havre, à Aix, à Digne, souvent à l’initiative des médecins… Chacun a pu s’interroger, pourquoi les responsables des fédérations de la Santé n’ont rien dit, ou presque… Qui peut croire que la situation, sous la conduite de Macron va s’arranger quand le gouvernement supprime 1 500 postes de médecins internes, et quand le ministre (démissionnaire) Valletoux se félicite le 20 août de la situation, et de l’instauration du « tri » des patients pour accéder aux urgences (décret du 29 décembre 2023). Voici l’initiative prise à Nantes le 22 août pour refuser la situation et exprimer la colère des médecins.
Cent-cinquante hospitaliers, militants se sont rassemblés devant la préfecture de région à Nantes jeudi 22 août pour dire stop à la destruction organisée de l’hôpital et des services d’urgence. Ils répondaient à l’appel de l’union départementale FO 44 et des syndicats FO de la santé, après les décès survenus aux urgences du CHU confrontés à l’absence de lits. Il y avait des délégations de plusieurs hôpitaux de la région, ainsi que des militants de La France insoumise. Plusieurs citoyens ont spontanément rejoint le rassemblement.
Les orateurs ont abordé quoi faire dans une situation jamais connue à ce point.
Jérémy Beurel, secrétaire adjoint FO sur le CHU, a réaffirmé les revendications du personnel et l’urgence de réouvrir 120 lits d’aval qui manquent dramatiquement. Il a expliqué que les gouvernements successifs et Macron sont directement responsables de la perte de chance, de la mort de patients aux urgences, de la casse des hôpitaux et plus largement du système de santé ainsi que de tous les services publics.
Benjamin Delrue, secrétaire régional FO santé, a insisté sur la signification d’une telle initiative en indiquant que c’était maintenant qu’il fallait construire la mobilisation contre la politique du gouvernement et du ministre de la Santé démissionnaire qui minimise la situation de diminution de l’offre de soins.
Michel Le Roc’h, secrétaire général de l’UD FO 44, a donné des chiffres précis sur l’état du délabrement sanitaire dans le département, tant en matière de manque de médecins dans de nombreuses spécialités hospitalières, tout comme la gynécologie médicale ou la médecine du travail. En outre, 10 % de la population du département n’a pas de médecin traitant. Et que font Macron et le ministre de la Santé : ils réduisent, par décret pris en juillet, de 1 500 le nombre de places d’internat.
Le docteur Jean-Philippe Csajaghy, au nom du syndicat des médecins hospitaliers FO, s’est félicité de ce rassemblement au moment où l’hôpital public subit le chaos. Il a rappelé l’importance de défendre et reconstruire l’hôpital public, qui a pour mission de former l’ensemble des médecins de notre pays. Il a parlé de la grève des médecins à Aix-en-Provence (13).
Une hospitalière CGT de Nantes a pris la parole pour faire part de son aspiration à l’unité, elle a conclu par : « C’est tous ensemble que nous les ferons reculer ».
Comme on pouvait s’y attendre, la délégation, reçue par le sous-préfet et la directrice adjointe de l’ARS, n’a pas obtenu de réponses satisfaisantes aux revendications. En conséquence, les personnels avec leurs organisations syndicales ont décidé de poursuivre la bagarre en cherchant à durcir le rapport de force.
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