Quand on voit où en sont les Britanniques on se dit que nous en France il y a un peu de marge dans le bellicisme… Cela dit d’un strict point de vue militaire pour ce que j’en comprends, ces révélations de ce site militaire français (zone militaire) mettent à mal la propagande concernant une offensive victorieuse des Ukrainiens, voir une participation spontanée de la résistance locale patriotique à la dite avancée. Ce qui est décrit ici est une activité de commandos étrangers menant des incursions pour détruire des installations civiles, ce qu’ici ce site de l’armée française ne craint pas de désigner comme des “opérations terroristes” qui ne peuvent que renforcer les arguments russes. (note de danielle Bleitrach dans histoireetsociete)
PAR LAURENT LAGNEAU · 14 DÉCEMBRE 2022PartagezTweetezPartagezEnregistrer
C’est un aveu qui risque de renforcer les griefs de la Russie à l’égard du Royaume-Uni… Et aussi, sans doute, les accusations formulées par le ministère russe de la Défense contre les commandos britanniques après l’attaque de drones contre la base navale de Sébastopol [Crimée], en octobre dernier.
« La préparation de cet acte terroriste et la formation du personnel militaire du 73e centre ukrainien des opérations maritimes spéciales ont été menées par des spécialistes britanniques basés à Otchakov, dans la région de Mykolaïv en Ukraine », avait en effet affirmé Moscou, qui avait également accusé Londres d’avoir pris une part active au sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, quelques semaines plus tôt.
Si elles réfutèrent les accusations russes au sujet du sabotage des conduites de gaz en mer Baltique en dénonçant une « diffusion de fausses informations d’une ampleur épique », les autorités britanniques ne réagirent pas sur les allégations concernant l’attaque de Sébastopol…
Quoi qu’il en soit, des commandos britanniques, appartenant au corps des Royal Marines, qui relève de la Royal Navy et dont est par ailleurs issu le Special Boat Service, ont effectivement été déployés en Ukraine à au moins deux reprises. C’est en effet ce qu’affirme le général Robert Magowan, qui en été le commandant avant d’être affecté à l’état-major des forces britanniques, en mai 2022.
« Nous avons déjà un aperçu du nouveau concept de ‘Commando Force’, qui s’est concrétisé lors de l’horrible conflit en Ukraine » a écrit le général Magowan dans les pages du Globe and Laurel, le magazine officiel des Royal Marines.
« En janvier de cette année, le 45 Commando a été sollicité, à très court préavis, depuis la Norvège », où il se préparait à participer l’exercice Cold Response 22, « pour évacuer l’ambassade britannique de Kiev vers la Pologne », a-t-il poursuivi. Puis, a-t-il continué, cette unité des Royal Marines y est revenue en avril pour y rétablir la présence diplomatique britannique dans la capitale ukrainienne, celle-ci n’étant alors plus menacée par les forces russes, ainsi que pour y assurer sa protection.
Basé à Arbroath, en Écosse, le 45 Commando compte environ 500 militaires. Rattaché à la 3 Commando Brigade, il effectue « une gamme de tâches opérationnelles […] dans le monde entier », selon sa description par la Royal Navy.
Cela étant, lors de ces deux phases, les commandos britanniques « ont soutenu d’autres opérations discrètes dans un environnement extrêmement sensible et avec un haut niveau de risque politique et militaire », a en effet révélé le général Magowan, sans évidemment donner plus de détails.
En tout cas, c’est la première fois que Londres admet que des forces britanniques ont pris part à des missions « discrètes » en Ukraine, du moins autres que celles consistant à protéger les emprises diplomatiques ou à former des soldats ukrainiens.
En effet, en août, le ministère de la Défense [MoD] avait reconnu que des militaires britanniques avaient été envoyés en Ukraine « pour y soutenir la présence diplomatique du Royaume-Uni » et préparer des formations au profit des forces ukrainiennes. « Ils n’ont aucune fonction de combat », avait-il insisté. Et de préciser : « Nous prenons au sérieux la sécurité de notre personnel et ce déploiement fait l’objet d’un examen constant ».
Par ailleurs, le général Magowan a aussi indiqué que les Royal Marines « ont été fortement impliqués dans la formation de centaines de militaires ukrainiens tout au long de cet été ».
Photo : Royal Navy – Archive