Des infirmières en soins intensifs à bout au nord de Nantes(OF.fr-27/03/23)

Les infirmières de nuit demandent plus de personnel qualifié pour soigner les patients dans de bonnes conditions.

À l’unité de soins intensifs de cardiologie de Laennec (CHU), les professionnels, grève depuis plus de dix jours, ne veulent plus gérer « en mode dégradé » les patients aux pathologies lourdes.

J’ai eu un message en début d’après-midi. Je vais être la seule infirmière cette nuit au lieu de deux, avec une aide-soignante », ​indique Steffy, 30 ans, vendredi 24 mars, avant d’aller travailler dans l’un des étages de l’unité de soins intensifs de cardiologie de Laennec (CHU), à Saint-Herblain. Elle sait que la nuit va être difficile.  En mode dégradé ».

« Ce sont des soins intensifs avec des urgences vitales
à gérer »

Manque de personnels et de dialogue… Les personnels de nuit de l’unité de soins intensifs en cardiologie sont en grève depuis le 14 mars. Lire un scope et prévenir le médecin pour les urgences, aider à la pose d’un ballon de contrepulsion dans l’aorte du cœur… Dans cette unité en deux parties, les infirmières ont la vie de patients entre leurs mains ; des malades du Grand Ouest, du Finistère à la Vendée, dans des états critiques après des infarctus, des opérations lourdes… Sur un étage, il y a deux infirmières pour huit patients et quatre pour seize à l’autre étage.

« Deux postes vacants et trois arrêts maladie »

Sauf que dans l’équipe de treize infirmières (dont onze à temps plein),  on a deux postes vacants et trois arrêts maladie ​, note Steffy. La situation s’est dégradée ces derniers mois. Au printemps 2022, tout a été revu dans ce service au niveau des lits.  La réorganisation a créé des problèmes. Cela a entraîné le départ de professionnels et l’épuisement de certains ​, relève Yoan Rouvrière, secrétaire CGT à Laennec.
Avec cette équipe incomplète, le travail de nuit est très compliqué. L’autre jour, il y avait une intérimaire, infirmière libérale, qui n’avait pas travaillé dans un hôpital depuis 12 ans. Elle ne connaissait pas les pathologies, les logiciels… ​, relatent les infirmières grévistes, assignées.  Pour nous, c’est très compliqué car on doit toujours deux fois plus vigilantes. Il ne faut pas oublier que ce sont des soins intensifs avec des urgences vitales à gérer ​.

Pas d’impact sur l’activité

Dans ce contexte, les professionnelles se sentent  délaissées ​, comme le résume Marion, 34 ans :  On ne sait jamais ce qui peut nous tomber sur le coin du nez ​. « En plus, on dit aux candidates qu’il n’y a pas de postes alors qu’il y a des besoins », ​note Camille, 27 ans.

Lors d’une réunion, début mars,  les recrutements prévus pour pourvoir les postes vacants étaient en cours », selon la direction du CHU, qui précise ​que  cette grève n’implique pas de réduction de l’activité du service ».

Mais un autre problématique est à régler.  On est trois infirmières dans le service en bas pour 16 patients alors qu’un décret d’avril 2022 impose 4 patients par infirmière en soins intensifs. Cela n’est jamais arrivé ​, note Camille, 27 ans. Selon la direction, « une  étude en cours sur l’application des mesures ».

Caroline TREMAN (Presse Océan)

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/des-infirmieres-en-soins-intensifs-a-bout-au-nord-de-nantes-e4665770-ca1f-11ed-a96e-000ee1405726

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/des-infirmieres-en-soins-intensifs-a-bout-au-nord-de-nantesof-fr-27-03-23/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *