Depuis le 4 septembre 2023, les anesthésistes du CHU de Brest (Finistère) ne font plus d’heures supplémentaires, ce qui a paralysé une grande partie de l’activité des blocs opératoires. Après plus d’un mois de négociations, un accord serait en voie d’être signé, selon une représentante syndicale des médecins.
Au CHU de Brest (Finistère) le mouvement des anesthésistes a provoqué le report de près de 140 opérations par semaine. | OUEST-FRANCE
Depuis le 4 septembre 2023, les médecins anesthésistes du CHU de Brest n’effectuent plus d’heures de travail additionnelles, des heures supplémentaires qu’ils peuvent réaliser, ou non, sur la base du volontariat. Résultat : 70 % des opérations non urgentes ont dû être reportées chaque semaine.
Que réclament les médecins anesthésistes mobilisés ?
Anne Wernet, présidente du syndicat professionnel des anesthésistes réanimateurs hospitaliers (SNPHARE), explique : « Depuis une dizaine d’années il y a une pénurie de médecins donc ceux qui restent font énormément d’heures supplémentaires pour pallier. » Selon la professionnelle, les anesthésistes travaillent entre 50 et 60 heures par semaine. Un rythme peu attractif et peu compétitif au regard des conditions des cliniques privées. « À Brest, les médecins demandent à passer à un temps de travail obligatoire de 39 heures par semaine contre 44 heures actuellement, pour s’aligner sur ce qui peut être fait à Lorient, par exemple », et être plus attractif.
Où en sont les discussions avec la direction de l’hôpital ?
Les médecins mobilisés discutent régulièrement avec la direction en vue d’une sortie de crise. Selon Anne Wernet, en contact régulièrement avec les anesthésistes brestois, un accord serait en voie d’être trouvé. « Les parties sont tombées d’accord sur plusieurs points, notamment concernant le temps de travail et la rémunération des heures supplémentaires à leur juste valeur. Il reste des questions techniques pour finaliser le protocole. »
Comment en est-on arrivé là ?
« Cette situation existe partout en France. Notre système de santé ne tient que sur la bonne volonté des praticiens », affirme Anne Wernet. Selon la représentante syndicale, le fonctionnement est problématique car les hôpitaux n’évaluent pas les besoins en médecins selon le temps de travail obligatoire mais en considérant que les professionnels feront des heures supplémentaires. S’ajoutent les contraintes budgétaires qui ne permettent pas toujours de recruter un nombre suffisant de personnels.
Auteur : Mathilde TONNERRE
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