« Des salariés ont la boule au ventre » : la CGT dénonce le management chez Bigard (OF.fr-23/01/24)

Xavier Morvant, délégué CGT au sein des établissements Bigard. Lors d’une conférence de presse à la Maison des syndicats, il a dénoncé et fustigé la politique de management de l’entreprise. | OUEST-FRANCE

À l’appel de la CGT, des débrayages d’une heure ont jalonné toute la journée du mardi 23 janvier 2024, au sein de l’entreprise d’agroalimentaire Bigard, à Quimperlé (Finistère). Le syndicat dénonce le management pratiqué par les encadrants et agents de maîtrise sur plusieurs sites.

Par Vincent THAËRON.

Mardi 23 janvier 2024, à l’appel de la CGT, tous les salariés de tous les secteurs de l’entreprise Bigard, zone de Kergostiou, à Quimperlé (Finistère), étaient invités à débrayer une heure en fin de service.

Xavier Morvant, délégué syndical CGT, a expliqué pourquoi lors d’une conférence de presse à l’heure de midi.  La CGT et les salariés s’interrogent et refusent le mode de management qui s’installe sur plusieurs sites, depuis quelque temps.  Le groupe Bigard compte une  soixantaine de sites. À Quimperlé, il y a entre 1 100 et 1 200 salariés , rappelle le syndicaliste.

Selon lui,  depuis quelques semaines, les convocations pleuvent sur les salariés de Castres. Trois salariés, dont deux élus CGT, sont visés par une sanction, pouvant aller jusqu’au licenciement. Il y a un an, nous avions dénoncé la procédure de licenciement qui visait un employé.  Ce dernier a finalement quitté l’entreprise.

Les « moutons à cinq pattes » visés

Depuis,  d’autres encadrants ou agents de maîtrise ont fait parler d’eux, à la suite de pressions constantes sur des salariés . Et Xavier Morvant de citer l’exemple de cette femme du service de conditionnement bovin, qui a  reçu un avertissement, parce qu’elle avait osé dire non à son chef, en fin de service. Pourquoi, alors que toute la journée, tout en faisant son travail, elle avait déjà donné des coups de main à droite et à gauche ? Elle n’a pas compris, alors que d’autres n’avaient plus de travail. 

À Flers, dans l’Orne, où se trouve une autre usine Bigard,  ce n’est pas mieux. Une élue du CSE (Comité social et économique) a lancé une procédure de danger grave et imminent pour des signes flagrants de risques psychosociaux dans un atelier. Là-bas, les salariés sont en pleurs, à cause de l’encadrement. 

En observant et en analysant tous ces faits, la CGT pose trois questions à la direction :  Est-ce volontaire d’accélérer les sanctions ? Est-ce vraiment la nouvelle politique managériale ? Les directions pensent-elles que faire venir les salariés au travail avec la boule au ventre fera augmenter la productivité ? 

Selon le syndicat,  presque à chaque fois, c’est un agent de maîtrise nouvellement installé dans ses fonctions, qui est en cause . La CGT affirme également que sont visés les  moutons à cinq pattes, les salariés qui n’ont pas peur de répondre. Tout est fait pour qu’ils soient mis en faute, afin de les sanctionner et pour qu’ils servent d’exemple .

Xavier Morvant enfonce le clou :  Les différentes directions veulent instaurer la peur dans les services, avoir des moutons, des salariés corvéables à merci. Les salariés qui ne sont pas dans le moule ne sont plus les bienvenus. La direction l’a bien dit, lors du dernier CSE CE : les leaders négatifs, nous saurons les faire partir. C’est clair : il faut mater les salariés. 

Malgré la virulence de ses propos, la CGT estime que, pour sortir de cette impasse et de cette situation conflictuelle, la  solution passe par un dialogue franc et courtois .

Contactée mardi après-midi par téléphone, la direction du site de Kergostiou a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas répondre aux accusations de la CGT.

Source: https://www.ouest-france.fr/economie/agroalimentaire/des-salaries-ont-la-boule-au-ventre-la-cgt-denonce-le-management-chez-bigard-056cff16-b9f1-11ee-9ea4-b02fbeb9c343

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/des-salaries-ont-la-boule-au-ventre-la-cgt-denonce-le-management-chez-bigard-of-fr-23-01-24/

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