
Un timing qui semble « loin d’être anodin », une « frénésie répressive » du Gouvernement : la Défense Collective, à Rennes, réagit à l’intention du ministère de l’Intérieur de dissoudre son mouvement.
Soulignant une annonce au timing qui semble « loin d’être anodin », la « DefCo », collectif rennais, réagit à l’intention de Darmanin, exprimée en entretien au JDD ce dimanche, de dissoudre son mouvement. Le ministère de l’Intérieur évoquait déjà, fin février, examiner ses « agissements ». « Aucun courrier en vue d’une réelle procédure ne nous a été envoyé », précise Défense Collective dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux. « Nous n’avons donc aucune idée des motivations de cette éventuelle dissolution ni de l’entité qui serait visée ».
La Défense Collective, « pas une idéologie »
La « DefCo », rappelle le groupe, serait un terme utilisé à Rennes pour parler de « toute pratique dite « contestataire »», incluant des assemblées générales de lutte et autres acteurs du mouvement social. Loin d’être « responsable de la contestation sociale et de la lutte antifasciste rennaise », précise Défense Collective, le groupe apporte un « travail crucial dans les tribunaux ».

Depuis sa création en 2016, en plein mouvement social contre la Loi Travail, le groupe communique avoir accompagné « plusieurs centaines » de personnes inculpées en manifestations, parmi lesquelles « de très nombreuses victoires et jurisprudences ». Une trentaine serait actuellement soutenue par ce collectif, qui appelle régulièrement aux dons pour payer des avocats indépendants.
Une opposition formelle à la dissolution
L’appel à sa dissolution exprime une volonté d’attaquer les collectifs de soutien, assure Défense Collective. « Que l’État s’attaque aussi frontalement et publiquement au droit à la défense en plein milieu d’un mouvement social est inédit et grave », souligne le groupe, qui s’oppose formellement à toute procédure de dissolution, sur tout mouvement, qu’il soit « camarade ou ennemi ».
Par ailleurs, le groupe assure ne pas défendre « une idéologie », « mais bien nos pratiques de défense face à la répression ». « La question se pose donc : quelles conséquences sur nos pratiques pourrait avoir une procédure de dissolution ? ». Leur pratique de défense, assume le groupe, se fait tant a posteriori, par un accompagnement juridique, qu’« en amont par son action dans la rue ». « Nous revendiquons une présence active dans la rue et assumons des pratiques de défense des cortèges », écrivent-ils. Entre réflexion sur les actions de lutte et donner des conseils juridiques, elle assure également des « distributions de matériel de protection ».