Douarnenez. La crise du logement et l’Abri du marin s’invitent au conseil municipal(OF.fr-9/12/22)

Jeudi 8 décembre 2022, une partie du collectif DouarnVendez (en arrière-plan) a assisté au conseil municipal de Douarnenez (Finistère). Plusieurs personnes dans le public ont brandi des pancartes face à la maire tout au long de la séance.

Pancartes en main, des membres du collectif DouarnVendez ont assisté au conseil municipal de Douarnenez (Finistère), jeudi 8 décembre 2022. Une « manifestation silencieuse » pour interpeller la Ville sur la question du logement.

Que l’Abri du marin, sujet d’actualité brûlant à Douarnenez (Finistère), arrive sur la table du conseil municipal, jeudi 8 décembre 2022, on pouvait s’y attendre. Ce qui était inattendu, en revanche, c’était la présence, dans le public, d’une partie de DouarnVendez.

Quelques jours plus tôt, le collectif (fondé à la faveur d’une manifestation début novembre contre la vente de l’emblématique bâtiment rose à un promoteur immobilier bordelais) avait demandé à Jocelyne Poitevin, maire, l’autorisation de lire en préambule du conseil municipal un texte incisif sur la crise du logement à Douarnenez et la politique de la Ville. Niet lui avait répondu l’édile.

Qu’à cela ne tienne. Des membres de DouarnVendez ont fait acte de présence ce jeudi soir, pancartes brandies face à la maire pour faire passer le message. Hasard : une classe du lycée Jean-Marie-Le Bris assistait (dans un cadre purement pédagogique) aussi à cette séance en tout point inhabituelle. Conséquence : la salle du conseil était pleine à craquer.

Jeudi 8 décembre 2022, la salle du conseil municipal de Douarnenez était pleine à craquer.

Comme le prévoit le règlement, le public ne peut pas intervenir au cours des débats. Les « manifestants » sont donc restés silencieux tout au long du conseil.

Les éclats de rire et applaudissements sarcastiques ont commencé à fuser en fin de séance, quand Ollivier Delbot, élu de l’opposition, a abordé le sujet qui fâche lors des questions diverses.

« Demande de transparence »

« Nous partageons pleinement les inquiétudes du collectif DouarnVendez sur la question du logement », a-t-il lancé en introduction. Et de poursuivre : « L’Abri du marin, symbole de notre patrimoine social et maritime, symbole de notre ville, sera dévoyé de sa vocation d’origine pour un projet immobilier haut de gamme . L’inquiétude et la demande de transparence des habitantes et habitants sont légitimes. »

Ollivier Delbot a ensuite lu les nombreuses questions de son camp (adressées par écrit à la maire, 48 heures avant le conseil). Parmi elles : « Pourquoi ne pas avoir préempté ? Pourquoi ne pas avoir envisagé une concertation avec les élus, associations, citoyens et partenaires institutionnels pour définir un avenir à ce lieu ? Des démarches ont été engagées en vue de la protection des espaces intérieurs du bâtiment. Vous engagez-vous à ne pas signer le permis de construire tant que ces démarches n’auront pas été instruites ? »

Droite dans ses bottes, Jocelyne Poitevin a rappelé « les règles du jeu » avant de lire ses réponses : « Les questions diverses ne sont pas sujettes à débat. Une fois la réponse apportée, le sujet est clos. »

Huées du public

Concernant la préemption, « c’est un droit qui s’applique seulement pour la réalisation d’un projet d’intérêt général. Or, le programme municipal que nous portons n’en prévoit aucun pour ce site. Et surtout, les finances de la Ville ne le permettent pas ».

Quant à l’absence de concertation, « l’Abri du marin est un bien privé. Il appartient donc au seul propriétaire de choisir son acquéreur. La municipalité ne pouvait pas imposer à la venderesse de recourir à un vote participatif pour définir le sort de ce bâtiment, aussi emblématique soit-il. L’appel à partenariat public que j’ai adressé au conseil régional en janvier 2022 pouvait cependant s’apparenter à une volonté de bâtir un avenir public commun pour ce lieu. En vain. »

Enfin, au sujet du permis de construire, « la conservatrice des monuments historiques a posé une série de conditions à la faisabilité du projet. Y compris, sur le traitement des espaces intérieurs. Si tout est conforme à ses préconisations, il n’y a aucune raison que le permis ne soit pas signé. Point final. »

Impassible, Jocelyne Poitevin a levé la séance, sous les huées du public. La maire s’est même faite vigoureusement apostrophée.

Sounkoura-Jeanne DEMBÉLÉ

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/douarnenez-29100/douarnenez-la-crise-du-logement-et-l-abri-du-marin-s-invitent-au-conseil-municipal-230257b0-7735-11ed-bba0-eb1828db0a61

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