À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, le planning familial de Douarnenez (Finistère) a érigé un « monument aux mortes » au port du Rosmeur, vendredi 25 novembre 2022.
« Il s’agit là d’un clitoris monumental, conçu en 2017, pour le faire entrer dans l’espace public et l’imaginaire des gens, en réaction aux monuments aux morts, essentiellement phalliques », a expliqué le Planning familial.
Il a été exhumé et accroché au sommet du « monument aux mortes », assorti de l’épitaphe « À la mémoire des victimes de féminicides ». Au pied du monument, des fleurs d’hortensias aux tons fanés jonchaient le sol et un écriteau énonçait « Ras le viol ».
Suspendus, au-dessus du « monument aux mortes », voletaient des fanions blancs portant le nom et l’âge des 102 femmes, victimes de féminicides depuis le début de l’année 2022 : Marie 45 ans, Nadia 62 ans, Dehbia 38 ans, Martine 68 ans…
Une fanfare et une chorale de Douarnenez « Kanit’Ta » ont entonné des chants de lutte, comme Les révoltes des sardinières, Sœurs de tous rivages, Le chant des corsaires, ainsi qu’une chanson mexicaine, Cancion Sin Miedo.
Les cérémonies commémoratives du 11 novembre 1918 ont ensuite été plagiées, avec le dépôt de bouquets de fleurs par les membres du Planning familial. Les discours ont porté sur la lutte contre le patriarcat, dénonçant les massives violences sexistes et sexuelles, avec l’énoncé de chiffres de nature à marquer les esprits, comme celui de « 225 000 femmes, victimes de la violence de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année ».
Le Planning familial constate que « 80 % des plaintes pour violences au sein du couple sont classées sans suite ; 65 % des victimes avaient saisi les forces de l’ordre ou la justice… ». Il sollicite de « réelles mesures contre les violences sexistes et sexuelles, en termes de prévention, d’éducation, de soins et d’accès aux droits pour mettre fin aux mécanismes de violences et de domination ».
La question sociale a aussi été mise en avant. « Nous les femmes et minorités de genre, travaillons dans les secteurs les plus féminisés, médical, social ou encore éducatif, essentiels au bon fonctionnement de la société, et qui sont paradoxalement aussi les plus dévalorisées socialement et financièrement. Nous exigeons qu’ils soient mieux rémunérés, à la hauteur de leur utilité… », a revendiqué le planning familial.
La volonté de la constitutionnalisation de l’IVG comme corollaire de « la liberté de disposer de nos corps » a été évoquée.
Enfin, dans le recueillement, les prénoms des 102 femmes victimes de féminicides ont été lus. Cette lecture ponctuée, à chaque prénom, du mot « féminicide », comme un couperet.
A lire également: https://www.letelegramme.fr/finistere/douarnenez/a-douarnenez-un-monument-aux-mortes-surmonte-d-un-clitoris-pour-condamner-les-feminicides-26-11-2022-13228375.php (letelegramme.fr du 26/11/2022-11h03)