Eau en Finistère : « Aujourd’hui la problématique, ce n’est pas les incendies mais la sécheresse ». ( OF.fr – 09/08/22 – 17h00 )

Le Drennec, lors des incendies dans les monts d’Arrée, en juillet 2022. 

C’est un outil majeur, pour lutter contre les flammes dans les monts d’Arrée : l’eau. Alors que le Finistère est en alerte sécheresse depuis le 16 juillet 2022, Patrick Rioual, chargé de la surveillance du lac du Drennec, où viennent parfois puiser de l’eau les pompiers et les agriculteurs, fait le point sur la situation.

« Aujourd’hui pour l’eau, la problématique, c’est la sécheresse, pas les incendies », explique Patrick Rioual, chargé de la surveillance et de l’entretien du lac du Drennec pour le Syndicat de Bassin de l’Elorn. Depuis le début de la série d’incendies qui ravage les monts d’Arrée (Finistère), avec des départs de feu le 18 juillet 2022 et le 6 août 2022, agriculteurs et pompiers viennent parfois se fournir dans le lac en eau, pour tenter d’arrêter les flammes. Comme une illustration de la situation tendue, il ajoute « ils ne peuvent pas aller en amont du lac, le débit est trop bas ».

Le Drennec, un réservoir pour plus de 250 000 personnes

Alors que le département est en alerte sécheresse, la gestion de l’eau est centrale. Pour Patrick Rioual, les prélèvements des pompiers ou des agriculteurs ont un faible impact sur le lac, en revanche, ce qui s’y passe en aval à un rôle important sur les réserves. « Aujourd’hui, il y a 45 000 m3 par jour qui sortent du lac, pour aller dans l’Elorn », poursuit-il. La rivière fournit « deux grosses usines » d’eau potable dans le secteur : l’une à Landivisiau, Goasmoal, et l’autre à Plouédern, Pont Ar Bled, soit plus de 250 000 personnes. Cette dernière alimente « une grosse partie de Brest » et serait susceptible de venir en soutien à d’autres usines du secteur, qui elles, pourraient ne plus avoir assez d’eau, « dans un avenir assez proche ».

L’enjeu est donc de préserver les réserves du Drennec, pour être en mesure de faire face à cette éventuelle situation. « Pour le moment, les débits du lac restent stables », confirme Patrick Rioual.

Diminuer le débit dans l’Elorn

Mais un autre paramètre est à prendre en compte : le niveau à préserver dans la rivière, afin de ne pas impacter la biodiversité de ce milieu. « Après pompage à Pont Ar Bled, il faut laisser un débit de 800 litres par seconde dans l’Elorn », détaille le chargé de surveillance.

Pour économiser les réserves, il est possible de diminuer ce débit et de demander une dérogation auprès de la préfecture, afin d’avoir « un débit de crise ».

Si cela arrivait, alors, il n’y aurait plus que 600 litres par seconde dans l’Elorn, après pompage. Cette diminution peut avoir un impact sur la vie dans la rivière.

Jouer l’économie dans la consommation d’eau

Le mot d’ordre est donc clair : l’économie. Depuis le 16 juillet 2022, le Finistère a été placé en alerte sécheresse renforcée. Pour rappel, le nettoyage des murs, façades, terrasses ou encore toitures est interdit, sauf sous certaines conditions. De même, le nettoyage des véhicules et bateaux est interdit, excepté en station de lavage équipée de lance haute pression et d’un dispositif de recyclage. L’arrosage des pelouses privées ou publiques est interdit.

Entre les flammes et le ciel, dont les nuages ne semblent pas vouloir pleurer, chaque goutte compte.

L’arrêté complet d’alerte sécheresse renforcée est disponible ici.

Source : Eau en Finistère : « Aujourd’hui la problématique, ce n’est pas les incendies mais la sécheresse » (ouest-france.fr)

Auteur : Sarah HUMBERT.

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