Lors de la séance plénière de ce jeudi 17 octobre 2024, le conseil départemental du Finistère a voté une aide exceptionnelle de 50 000 € à Diwan, réseau d’écoles en immersion en breton.
C’est une priorité, selon le président du conseil départemental du Finistère, Maël de Calan : « Nous avons fait de la défense de la langue bretonne une priorité, afin que sa transmission soit assurée et qu’elle reste une langue vivante. Cela se traduit par une aide directe annuelle au réseau, un soutien au fonctionnement des deux collèges et aux projets d’investissement du réseau. »
« Que les autres collectivités bretonnes souscrivent à leur tour à cet appel »
Le président du Département poursuit : « Le Département est déjà l’un des principaux partenaires du réseau. De très loin le premier, quand on rapporte ce soutien au nombre de locuteurs. »
Aline Chevaucher, conseillère départementale de la majorité, présente un enjeu : « Que la langue bretonne reste une langue vivante. Le conseil départemental est fier d’être un partenaire de Diwan. » Elle pointe du doigt le collège du Relecq-Keruhon : « Je l’ai visité et j’avais presque honte. Le Relecq doit faire un effort pour moderniser le collège dans l’intérêt des élèves. »
Sur le versement complémentaire, la rapporteure Aline Chevaucher précise : « Le Finistère a été le premier à répondre à l’appel de Diwan, devant le Morbihan. La Région Bretagne a ensuite annoncé son soutien. Je formule le vœu que cet élan se poursuive, je pense notamment à Brest. C’est un soutien exceptionnel de 50 000 € de la part du Département. Charge à Diwan de se réorganiser pour faire face, l’an prochain, à ces dépenses. »
« Que toutes les communes de notre département respectent bien la loi Molac »
Pour Philippe Guillemot (Autonomie et régionalisme), cela n’est pas suffisant. « Le Finistère a un rôle prépondérant à jouer dans la recherche de solutions à long terme. Commençons déjà par nous assurer que toutes les communes de notre département respectent bien la loi Molac et versent le forfait scolaire. »
Faut-il développer l’enseignement des langues régionales ?
L’élu Centre-Breton avance une autre proposition. « Pourquoi le Département du Finistère ne proposerait-il pas à la Région de créer un Groupement d’intérêt public, qui serait dédié à la gestion des bâtiments, la restauration et l’internat pour les écoles primaires, les collèges et les lycées, comme nous le faisons pour le public. Ainsi, nous éviterions au réseau de payer des loyers ou des prestataires ! Cela leur permettrait de se focaliser uniquement sur la partie pédagogique.
« Le nombre de classes proposées dans l’enseignement bilingue est insuffisant »
Gaëlle Zaneguy, puis Ismaël Dupont (Finistère & Solidaires), ont également pris la parole. « Nous souhaitons parler de la langue bretonne de manière plus large », assure l’élue. De son côté, Ismaël Dupont a rappelé l’enjeu de la présence de la langue bretonne dans le quotidien. « Le breton était parlé par 200 000 personnes en 2018. À ce jour, plus de 80 % de la population qui parle breton est âgée de plus de 60 ans. Pour l’Unesco, la langue bretonne est menacée d’extinction d’ici la fin du siècle. » Pour l’élu communiste, « en public, le nombre de classes proposées dans l’enseignement bilingue est insuffisant ».
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