En Bretagne, on respire des pesticides interdits jusque dans les centres-villes (OF.fr-23/11/22-17h41)

Des pesticides ont été relevés dans l’air, près dès cultures agricoles mais bien au delà.

En Bretagne, 26 pesticides, dont 8 interdits, peuvent se retrouver dans l’air. C’est la conclusion d’une étude réalisée tout au long de l’année 2021 par Air Breizh, l’organisme agréé pour mesurer la qualité de l’air en Bretagne.

On est plus habitués à consulter leur « météo » quotidienne de la qualité de l’air, qui mesure les particules fines et autres polluants issus du trafic routier, du chauffage ou encore des activités agricoles. Cette fois, ce sont les pesticides potentiellement présents dans l’air qu’Air Breizh, organisme agréé pour mesurer la qualité de l’air en Bretagne, a étudiés.

Alors qu’il existe des seuils autorisés de pesticides présents dans l’eau et les aliments, aucune réglementation n’impose de « concentration maximale de molécules de pesticides dans l’air », rapporte Air Breizh. Qui grâce à des aides financières, a pu élargir en 2021 les périodes de mesures (de quelques semaines à quelques mois selon les stations de relevés) et les zones géographiques étudiées.

Plus de 30 prélèvements ont été réalisés sur trois lieux : la station de Kergoff, en Côtes-d’Armor, entourée de grandes parcelles agricoles ; la station périurbaine de Mordelles, près de Rennes (site sous influence agricole de type grandes cultures) et la station urbaine de Rennes Pays-Bas, située dans un quartier résidentiel du sud de la ville.

26 pesticides détectés dans l’air… dont 8 interdits

Sur les 77 molécules recherchées, 26 ont été détectées… dont huit pourtant interdites : deux herbicides (oryzalin et oxadiazon), un fongicide (chlorothalonil), cinq insecticides (lindane, heptachlore, perméthrine, chlorpyriphos ethyl et méthyl). Leur persistance dans l’environnement peut s’expliquer par « une forte rémanence dans les sols et des usages illicites en cas de stock résiduel (l’interdiction du chlorothalonil date de mai 2020) », avance Air Breizh.

Sur les trois sites, des herbicides sont les molécules les plus relevées, essentiellement durant l’automne. Dont particulièrement la pendiméthaline, le prosulfocarbe, le triallate et le S-métolachlore, tristement connu pour polluer les cours d’eau de la région. Mais c’est le prosulfocarbe qui présente la concentration la plus élevée, avec 41 ng/m3 lors d’un relevé à Kergoff.

Si les cinq substances les plus détectées sur les trois sites sont identiques, « les niveaux de concentration diminuent en fonction de l’éloignement des parcelles agricoles : le site rennais présente ainsi les niveaux les plus faibles. » Ce qui risque de relancer le débat, quand on sait que la loi n’interdit les épandages de produits phytosanitaires qu’à 5 ou 10 mètres des habitations, selon les productions. Des distances décriées par de nombreux riverains et associations.

Virginie ENEE

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/en-bretagne-on-respire-des-pesticides-interdits-jusque-dans-les-centres-villes-c907aa8e-6b37-11ed-a4bc-1fa2e638806c

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