L’Éducation nationale peine à recruter des accompagnants pour les élèves en situation de handicap, les AESH. Le métier n’est pas attractif du fait de sa précarité et de la faiblesse de la rémunération. En Bretagne, 279 postes d’AESH sont actuellement non pourvus.
Le 20 septembre, le rectorat d’académie et l’Agence régionale de santé, se sont félicités, dans un communiqué de presse, d’une « progression constante de la scolarisation des enfants en situation de handicap », en Bretagne. À la dernière rentrée, ceux-ci représentaient 3,3 % des élèves scolarisés dans les écoles, collèges et lycées, contre 3,14 % à la rentrée 2021.
Une mutualisation des moyens
Autrement dit, à cette date, 1 835 élèves en situation de handicap restaient sans aucun accompagnement. Et d’autres devaient se contenter d’un accompagnement minimal. Audrey (1), AESH en Ille-et-Vilaine, exerce dans deux collèges, l’un public, l’autre privé, et accompagne 7 élèves répartis dans quatre classes différentes. « La mutualisation des moyens est systématique, explique-t-elle. Certains élèves n’ont que 2, 3 ou 5 heures d’accompagnement par semaine. Plusieurs élèves sont accompagnés dans une même classe. C’est très compliqué car ils ne présentent pas tous le même trouble. »
Actuellement, l’académie de Rennes bénéficie d’une dotation de 4 074 postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). 279 d’entre eux ne sont actuellement pas pourvus. Pourquoi est-il difficile de répondre à tous les besoins ? « Nous devons faire face à un manque de ressources dans un contexte de plein-emploi et à la difficulté de recruter sur des temps partiels », affirme le rectorat.
De l’avis général, le métier d’AESH est effectivement peu attractif. La majorité des contrats sont des CDD de 24 heures par semaine. Soit une rémunération inférieure à 800 € par mois.
Des recrutements en cours
Où en sont les recrutements ? « La campagne est en cours et active depuis avril 2022. Les directions des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) travaillent sans relâche avec Pôle emploi pour avoir des CV, faire passer des entretiens pour recruter », assure le rectorat d’académie. Mais seules 5 offres pour des postes d’AESH en Bretagne figurent actuellement sur le site de Pôle Emploi, contre 15 dans les Pays de la Loire, 18 en Nouvelle-Aquitaine, 52 en Auvergne-Rhône-Alpes, 31 dans les Hauts-de-France, 42 en Occitanie, 31 en Ile-de-France…
La situation de l’académie de Rennes n’est pas unique en France. Dans un rapport publié fin août, la Défenseure des droits, Claire Hédon, a épinglé l’État pour l’insuffisance des moyens humains et financiers consacrés à l’accompagnement des élèves en situation de handicap.
« Ce qui nous a frappés dans les réclamations reçues ces derniers mois et qui sont en augmentation, ce sont les attributions d’AESH qui ne sont pas appliquées faute de moyens financiers et humains », écrit notamment Claire Hédon. La Défenseure des droits demande aussi des « statistiques plus fines sur le temps de scolarisation effective » des élèves en situation de handicap.
(1) Prénom changé.
Auteur : Olivier MÉLENNEC
Source : En Bretagne, plus de 1 800 élèves en situation de handicap ne sont pas accompagnés (ouest-france.fr)
Actuellement en Finistere malgré le manque d’AESH, les candidatures sont refusées faute d’enveloppe budgétaire. Il y a 5 jours la communication portait sur le manque de postulants. Ceux qui ont passé un entretien positif vendredi se sont vus refuser le poste lundi pour manque de budget.