En colère, des familles d’enfants handicapés mobilisées devant l’Agence régionale de santé de Nantes (OF.fr-2/06/23)

Une centaine de parents s’est rassemblée ce vendredi devant l’Agence régionale de santé pour dénoncer le manque de places pour enfants et adultes en situation de handicap

Par Yasmine TIGOE

La situation en Loire-Atlantique est saturée et inédite, alerte le collectif Handicap 44 en danger. Une centaine de parents ont manifesté ce vendredi 2 juin devant l’Agence régionale de santé pour dénoncer le manque de structures d’accueil pour les enfants et adultes handicapés.

Sur les grilles de l’Agence régionale de santé, leur désarroi s’affiche sur de grandes banderoles: «familles en colère», «des places pour nos enfants», «familles en détresse»… Une centaine de parents sont rassemblés ce vendredi 2 juin, devant l’ARS, à l’initiative du collectif Handicap 44 en danger. « Sortez de l’ombre. Faites vous entendre », invite Laëtitia Loheac, membre du collectif. L’assemblée ne se fait pas prier. «C’est honteux» scande t-elle. Honteux, la situation dans laquelle se retrouvent ces familles d’enfants handicapés.Manque de place, manque de soins adaptés, manque d’accompagnement…

Des exemples, il y en a à la pelle. « Ma fille de 16 ans, autiste, est internée à l’hopital psychiatrique de Blain depuis 18 mois parce qu’il n’y a pas de places en institut pour l’accueillir décrit Lise Larrivière.Même la chef de pôle, à l’hopital a alerté l’ARS, depuis février 2022. Il n’y a jamais eu de réponse.» Elle pointe aussi le manque d’experts dans les Pays de la Loire. «Il n’y a plus de psychiatre, plus de neuro pédiatres… Les cas un peu complexes doivent être soignés hors de la région». 

« Le tout inclusif, pas adapté à tous »

Il y a aussi ce père, Gerard, 73 ans. Dont le fils de 42 ans, trop fragilisé par son handicap, doit quitter l’Esat où il travaille à mi-temps.Et par conséquent, son foyer d’accueil et d’hébergement. « Il faut qu’on trouve une place en foyer de vie. Mais il n’y en pas… Comme pour les ehpad, il faut attendre que les gens décèdent…C’est scandaleux.»

On pourrait citer aussi le cas de Thimothée, 23 ans, porteur d’autisme et de trisomie 21, en institut medico éducatif aux Sorinières. Depuis ses 20 ans, il devrait être en foyer pour adultes. « Depuis trois ans, en fait, il prend la place de gens plus jeunes qui restent sur le carreau, déplore Isabelle Richard, sa mère et présidente du Diaconat protestant de Nantes. Un cercle vicieux qui fait que les uns et les autres se retrouvent ou sans place où accueilli dans une structure non adaptée.« Des places ont fermé, explique-t-elle. Remplacées par des places à temps partiel en Sessad, soit trois jours de prise en charge par semaine… Et le tout inclusif n’est pas adapté à tout le monde. La grande mystification, c’est de dire que tous doivent aller à l’école. Mais sans les moyens pour les accueillir dignement… Et pour 20 % des jeunes, ce n’est pas possible. »»

En Loire-Atlantique, 2 100 familles sont ainsi sans solution adaptée à leur cas ou avec une solution partielle qui ne répond pas à leurs besoins 900 enfants sont sur liste d’attente pour une structure d’accueil et 1 200 adultes.

Une délégation a été reçue par le directeur de l’ARS. Il a reconnu la sous-dotation en institut médico éducatif sur le département. Et invité le collectif à participer à la mise en place des 50 000 solutions annoncées par le gouvernement pour l’ensemble du territoire à échéance 2025. Sans précision sur le type de solutions.

Source: https://www.ouest-france.fr/sante/handicaps/en-colere-des-familles-denfants-handicapes-mobilisees-devant-lagence-regionale-de-sante-de-nantes-af176abc-0135-11ee-97b8-b87233f6e13c

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/en-colere-des-familles-denfants-handicapes-mobilisees-devant-lagence-regionale-de-sante-de-nantes-of-fr-2-06-23/

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