En colère, les pompiers de Nantes débarquent en nombre devant le siège du Sdis (OF.fr-27/09/23)

Une quarantaine de pompiers de la caserne Gouzé de Nantes sont venus manifester, ce mercredi 27 septembre, devant le siège du Sdis, à La Chapelle-sur-Erdre.

Par Thibaud GRASLAND

Le Sdis de Loire-Atlantique envisage de supprimer des postes de sapeurs-pompiers la nuit à la caserne Gouzé, à Nantes. Un mouvement de colère spontané et asyndical est né ces derniers jours au sein du centre de secours. Il s’est fait entendre, ce mercredi après-midi, à l’occasion d’une réunion au siège du Sdis à La Chapelle-sur-Erdre.

« On est de bons soldats depuis quinze ans, c’est triste de devoir en arriver là », souffle un pompier, ce mercredi 27 septembre, devant le siège du Sdis à La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique). Avec une quarantaine de collègues de la caserne Gouzé, dans le centre-ville de Nantes, il a décidé de venir protester en tenue au pied du bâtiment administratif. Les pétards et fumigènes sont de sortie, entre 16 h et 18 h, lors de ce mouvement spontané et asyndical.

Neuf pompiers en moins la nuit à Nantes ?

La colère monte depuis quelques jours. La goutte d’eau, c’est l’annonce d’un projet de réorganisation. Le Sdis souhaite instaurer des gardes de douze heures pour certains pompiers de la caserne, au lieu de vingt-quatre heures, et au passage supprimer neuf postes la nuit. Aujourd’hui, ce centre de secours compte une centaine de professionnels et dix-neuf pompiers sont de garde au minimum, de jour comme de nuit.

Une quarantaine de pompiers de la caserne Gouzé de Nantes sont venus manifester, ce mercredi 27 septembre, devant le siège du Sdis à La Chapelle-sur-Erdre. | OUEST-FRANCE

Ces neuf en moins chaque nuit, c’est incompréhensible pour les pompiers nantais, qui se disent aujourd’hui « en surchauffe » : « Il y a vingt ans, on faisait 7 000 interventions par an avec un effectif de 105 professionnels, explique un sapeur-pompier expérimenté. Aujourd’hui, on en fait 13 000 avec un effectif inférieur à 100 et deux véhicules en plus. »

Ils envahissent une réunion avec les syndicats

« La dangerosité n’est pas prise en compte », proteste un autre. Ces pompiers sont régulièrement confrontés à la violence, notamment lors des manifestations dans l’hypercentre. La caserne Gouzé couvre également les secteurs de La Bottière et Nantes-Nord. Avec la hausse d’activité qu’ils ressentent, « on ne peut jamais terminer une manœuvre, on perd donc en technicité et en efficacité ». Ils ont l’impression de ne pas être écoutés et dénoncent « une gestion avec des tableurs Excel ».

Ils sont venus le dire à leur président, Michel Ménard, qui rassemblait les organisations syndicales, à 16 h 30, ce mercredi. Il leur a annoncé le recrutement de 67 sapeurs-pompiers en cinq ans. Un chiffre loin de les satisfaire. La quarantaine de pompiers nantais, casques sur la tête, a brièvement envahi la salle de réunion.

Des actions lors des grands événements sportifs ?

« L’augmentation du nombre de pompiers ne peut pas être proportionnelle à l’augmentation du nombre d’interventions, a réagi le président du Sdis à l’issue de la réunion. 67 postes créés dans le département, c’est significatif. » La diminution du nombre de gardes la nuit à Nantes se justifie, selon la direction, par une moindre activité. « Nous sommes garants des fonds publics », dit Michel Ménard. Avec son directeur, Stéphane Morin, il rappelle que « le Sdis a toujours été en capacité de répondre à l’activité opérationnelle, on n’a jamais été en rupture ».

Une quarantaine de pompiers de la caserne Gouzé de Nantes sont venus manifester, ce mercredi 27 septembre 2023, devant le siège du Sdis à La Chapelle-sur-Erdre. | OUEST-FRANCE

Mais les pompiers portent aussi des revendications salariales. Leurs gardes de vingt-quatre heures sont aujourd’hui payées dix-sept heures, et tous les pompiers ne seraient pas logés à la même enseigne dans le département. Les casernes de Nantes et de la première couronne, mais aussi de Saint-Nazaire, se sentent lésées. « On ne veut surtout pas que les autres perdent leurs acquis. On veut rattraper les acquis des autres », expliquent-ils. La direction du Sdis semble n’avoir découvert cette problématique que récemment, dit qu’elle va y travailler, et rappelle qu’elle a déjà fait un effort l’an dernier. « Jusqu’à l’an dernier, les gardes de vingt-quatre heures n’étaient payées que seize heures, explique le président. Cette heure de plus rémunérée, c’est une compensation dans le cadre du passage aux 1 607 heures. »

Pas de quoi contenter les pompiers nantais, qui envisagent de nouvelles actions dans les prochaines semaines, notamment lors des grands événements sportifs (Coupe du monde de rugby, Jeux olympiques…).

(1) N’ayant pas de protection syndicale, ces pompiers s’expriment anonymement.

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/en-colere-les-pompiers-de-nantes-debarquent-en-nombre-devant-le-siege-du-sdis-0f022340-5d5c-11ee-99ba-0ddcab22a183

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/en-colere-les-pompiers-de-nantes-debarquent-en-nombre-devant-le-siege-du-sdis-of-fr-27-09-23/

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