
Pour la première fois de leur histoire, les salariées morbihannaises de la société de nettoyage Onet manifestaient ce jeudi 23 novembre à Vannes, à l’initiative des syndicats CFDT et FO.
2,6 % d’augmentation. Malgré une inflation à plus de 6 % et des salaires dépassant à peine le Smic, c’est tout ce qu’ont obtenu les salariées du groupe Onet, dont le siège morbihannais se situe dans la zone Laroiseau, à Vannes. « Les moins bien payées d’entre nous se sont même retrouvées sous le Smic pendant un ou deux mois, le temps que la direction prenne en compte qu’il avait augmenté », s’émeuvent ces agents de service et de nettoyage, essentiellement des femmes. En grève pour la première fois ce jeudi 24 novembre après, parfois, une trentaine d’années de carrière au sein du groupe, elles réclament « davantage de considération » de la part de leur direction.
Cela passe par une augmentation de salaire au niveau de l’inflation mais aussi par la prise en compte des frais de déplacement entre leurs sites de travail. « Je fais 124 km par semaine entre mes différents chantiers, ma collègue Laurence en fait 250, et nous ne touchons qu’une indemnité forfaitaire de 25 € par mois, témoigne Séverine Guilcher. Nous souhaitons que nos frais de carburant et d’entretien soient remboursés, ainsi que l’assurance à laquelle nous devons souscrire pour couvrir nos déplacements professionnels ».

Inégalités de traitement
Les salariées dénoncent par ailleurs une inégalité de traitement entre agents et responsables administratifs. « Les responsables bénéficient de l’intéressement, d’une prime de vacances et d’une prime de fin d’année équivalente à un treizième mois, quand nous devons nous contenter de l’intéressement, soit 150 € environ, indiquent-elles. Nous n’avons même pas droit à la boîte de chocolats ! »
En grève toute la journée de jeudi, les salariées, en majorité syndiquées chez FO et la CFDT, prévoient de renouveler l’opération si elles n’obtiennent pas gain de cause. S’appuyant sur le soutien de salariées confrontées aux mêmes problèmes dans d’autres sociétés – telles Karine Bardouil, déléguée CFDT chez Netvime à Lorient -, elles espèrent désormais que leur mobilisation fasse boule de neige au sein de la profession.
Contactée, l’entreprise Onet n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Paul DESCAMPS