ENTRETIEN. Le collectif Logebeg Degaz reste mobilisé contre les projets de méthanisation à Bannalec(OF.fr-16/10/22-14h02)

Lors du conseil municipal du vendredi 7 octobre, des opposants aux projets de méthanisation de Bannalec et Guiscriff étaient présents.

Après le vote défavorable de la majeure partie des élus de Bannalec (Finistère) et la mobilisation d’opposants d’autres communes, le collectif Logebeg Degaz est satisfait mais reste mobilisé.

Les membres du collectif Logebeg Degaz se sont retrouvés pour analyser la situation après le vote défavorable de la majeure partie des élus de Bannalec (Finistère) et la mobilisation d’opposants d’autres communes au sujet des projets de méthanisation.

Quelles ont été les réactions des membres du collectif après ce vote, vendredi 7 octobre 2022 ?

À Bannalec, voici dix ans, nous étions devant le conseil municipal le soir du vote (favorable) pour le premier projet d’usine à méthane Biogaz Bannalec. Nous étions tout timides et impressionnés et très seuls. Vendredi, nous étions une cinquantaine de citoyens représentant 13 communes sur les 26 concernées par les épandages sur trois communautés de communes qui s’opposent toujours à ces projets de méthaniseurs. Nous sommes conscients que la bataille n’est pas gagnée, car le préfet peut imposer la présence de l’usine et ses épandages de déchets sur la terre agricole de nos communes. Nous restons donc mobilisés, car le projet bannalécois n’est pas enfoui et celui de Guiscriff, en cours de consultation, pose lui aussi de réels problèmes de conception.

Quelles réflexions vous inspirent les votes des différents conseils municipaux concernés ?

Plusieurs communes ont déjà voté à propos du plan d’épandage de Biogaz Bannalec. Si certaines d’entre elles se sont directement opposées à sa mise en place, d’autres ont donné un avis favorable, malgré des votes contre ​et un nombre notable d’abstentions. Des élus ont bien retraduit la situation : c’est un projet demandé par un industriel, avec des aspects négatifs très supérieurs aux aspects positifs. Les agriculteurs ne sont pas demandeurs et si le projet se fait, la première maison sera à 85 m. Or, il existe une distance minimale de 200 m à respecter selon la loi.

« Les élus ont également voté en majorité contre le plan d’épandage de Guiscriff. Ce qui confirme que les élus ont pris conscience de l’impact négatif des méthaniseurs. Plusieurs maires ou conseillers de communes nous ont contactés : ils sont indécis et ne savent que proposer pour le vote à venir, tant pour le projet bannalécois que celui de Guiscriff. Ils souhaitent en savoir plus sur l’impact des indigestats sur la terre agricole, et les conséquences, en particulier, sanitaires, sur l’eau (douce et marine), l’air »​.

Quelle sera la suite ?

La société Cap Vert Énergie, à peine son projet de méthaniseur rejeté, se mettait sur les rangs pour vendre un nouveau truc à la mode : le déconditionnement des biodéchets produits par les industriels de l’agroalimentaire et de la distribution (dont le tri sera obligatoire en 2024). Et, bien sûr, toujours à 85 m des habitations de Loge-Begoarem.

Si vous deviez tirer un bilan…

Le collectif est une belle aventure humaine. Nous savions qu’il nous faudrait être endurants. Mais, au cours de toutes ces années, nous avons le sentiment d’être passés du statut de groupe d’opposants à celui de citoyens jouant leur rôle de citoyens, indépendants et apolitiques. Des citoyens aptes à réfléchir par eux-mêmes, au point de mieux décrypter le projet que les porteurs de projet qui se sont succédé. Et des citoyens qui tentent d’informer les agriculteurs en priorité, sur l’ineptie de tels projets industriels néfastes pour la terre agricole. Le résultat est là : un grand nombre d’agriculteurs refusent désormais de mettre leurs terres à disposition pour de telles usines à méthane. C’est pourquoi les projets de méthaniseurs se superposent les uns aux autres, car ils manquent d’espace agricole pour épandre leurs indigestats. Nous notons également le cynisme des industriels, comme EngieBioz à Guiscriff qui trouvent anormal de ne pas pouvoir vendre leur soupe avant le vote au conseil municipal, arguant du fait que cela se fait sans problème, ailleurs​.

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/bannalec-29380/entretien-le-collectif-logebeg-degaz-reste-mobilise-contre-les-projets-de-methanisation-a-bannalec-30f864ac-4d39-11ed-a6f5-54abc4c45f97

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