« Être mer » : Nina Montagné voulait « faire un film sur les femmes marins et la maternité »(LT.fr-24/11/22-17h)

Après son podcast « Paroles sauvages », Nina Montagné poursuit ses créations avec le film « Être mer », qui aborde la maternité et la vie de marin lorsque l’on est une femme. Il sera diffusé dans le cadre du Fada à Ti Hanok, ce samedi 26/11 à 13 h 45

Peut-on être marin et mère ? Dans « Être mer », présenté au cinéma Ti Hanok à Auray (56) samedi 26 novembre, Nina Montagné, réalisatrice de 36 ans installée à Plouharnel (56), soulève cette question à travers le portrait croisé de trois femmes marins.

Vous avez vous-même navigué durant deux ans avec votre compagnon, avant de tomber enceinte. Est-ce de là qu’est née l’idée de ce film ?

C’est là qu’est née l’idée de faire quelque chose autour de la mer, mais le film a pris plus de temps. C’est en devenant maman que je me suis penchée sur le sujet de la maternité, qui m’intéressait moins avant. Et j’avais envie de faire un film sur les femmes marins. C’est en rencontrant Julie Mira, qui est dans le film, qu’est né le projet. Elle m’a expliqué que seulement 2 % des marins dans le monde étaient des femmes. Un chiffre qui passe à 0,1 % lorsqu’elles deviennent mères. Je trouvais que c’était une porte d’entrée intéressante. Au-delà d’un sujet intime, le film traite de questions universelles.

Le film documentaire suit trois femmes : Julie Mira, Lou Le Galliot et Ségolène Mingant dans leur rapport à la mer et à la maternité
Le film documentaire suit trois femmes : Julie Mira, Lou Le Galliot et Ségolène Mingant dans leur rapport à la mer et à la maternité

Comment avez-vous choisi ces trois femmes et que vouliez-vous raconter en les suivant ?

Lou Le Galliot, capitaine de voilier, est une très bonne amie. On a beaucoup parlé de ces thématiques avant le film. Pour elle, c’était compliqué d’allier vie de mère et de marin, au moins pendant un an. Ça a constitué le terreau du film. Elle m’a ensuite présenté Julie Mira, puis Ségolène Mingant, qui travaillait sur la navette entre Quiberon et Belle-Île. À travers ces portraits croisés, je voulais rentrer dans le cœur et le corps de ces femmes. Montrer qu’aucun choix n’est mieux qu’un autre. Et j’espère que ça touchera une large cible.

Si tu es femme et marin, on estime que tu ne veux pas d’enfant

La conciliation entre vie de parent et de marin – ou de sportif, en général – est une question majoritairement posée aux femmes, alors que les hommes, à l’image de Guirec Soudée, Armel Le Cléac’h ou François Gabart, sont aussi des pères… Pourquoi, d’après vous, les hommes sont moins renvoyés à cette figure ?

Dans l’imaginaire commun et dans les faits, c’est encore la femme qui est davantage à la maison quand l’homme ramène la pitance. Certes, les mentalités et la culture évoluent sur ces sujets. Mais encore aujourd’hui, la question de la garde des enfants n’est pas posée aux hommes, quand elle l’est systématiquement aux femmes. Si tu es femme et marin, on estime que tu ne veux pas d’enfant. Pour un homme, la question ne se pose jamais en amont. Ce film est justement là pour apporter des nuances et montrer que si l’on veut plus d’égalité, ça commence par là.

Photo de tournage avec Prune Brenguier, la cheffe opératrice, et Lou Le Galliot, une des trois protagonistes du film.
Photo de tournage avec Prune Brenguier, la cheffe opératrice, et Lou Le Galliot, une des trois protagonistes du film

En réalisant ce film, avez-vous trouvé des solutions finalement pour concilier cette vie de mère et vie en mer ?

En faisant un bébé seule ou avec un père qui n’assure pas, la vie de marin, tu oublies ! Les trois femmes du film ont conscience de ça. Déjà, l’une des solutions, c’est de trouver un bon papa ! Ensuite, c’est de réussir à trouver l’égalité dans le couple. Si ça convient à tout le monde, pourquoi ne pas sortir des schémas classiques. Le film suit aussi ce cheminement. Il montre que la réflexion évolue et que rien n’est blanc ou noir.

À l’occasion du Fada (festival alréen du documentaire d’aventure), samedi 26 novembre, à 13 h 45, au cinéma Ti Hanok à Auray (56), projection d’« Être mer » (40 min), suivie d’un échange avec l’équipe du film

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Entretien réalisé par Mooréa LAHALLE

source: https://www.letelegramme.fr/soir/etre-mer-nina-montagne-voulait-faire-un-film-sur-les-femmes-marins-et-la-maternite-24-11-2022-13227283.php

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