Étudiants : quelles villes sont les plus chères ou en pénurie de logements pour vous ?(OF.fr-25/06/22-7h)

Dans certaines villes comme ici à Rennes, le marché des locations étudiantes est particulièrement sous tension.

À quels prix sont proposés les logements étudiants à travers la France ? Quelles villes sont les plus en tension ? Nos infographies pour vous y retrouver, avec le décryptage d’un professionnel du secteur.

L’été n’est pas forcément synonyme de quiétude pour les étudiants. Car la quête d’un logement pour la rentrée démarre dès maintenant. Elle s’avérera plus ou moins compliquée selon la taille du bien et la ville ciblées.

Quels types de logement sont les plus prisés ?

D’après l’étude annuelle du site de location entre particuliers LocService, portant sur 40 000 demandes de locations d’étudiants, le type de logement le plus prisé reste le traditionnel studio ou T1. Il représente 55 % des recherches de logement, devant la colocation (20 %) et le T2 (19 %). La simple chambre ne représente que 6 % des demandes.

LocService avait relevé en 2021 une augmentation des recherches de deux pièces sous la pression des confinements. Cette tendance s’est maintenue depuis, malgré la fin de la crise sanitaire. La part de la colocation reste également stable.

La moitié des étudiants souhaitent un meublé pour des questions de facilité. Reste que « le loyer meublé est autour de 20 % plus cher que le loyer nu », rappelle Henri Deligné, président de Logetim et délégué général de l’association Plurience qui anime Clameur, l’observatoire privé des loyers dans le logement (qui analyse les données issues des baux de 500 000 logements).

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Pour quels prix et budgets moyens ?

En France, le loyer moyen pour un studio étudiant charges comprises est de 557 € pour une superficie moyenne de 23 m², selon l’étude de LocService. Les T1 se louent 550 € pour 29 m² et les chambres 437 € pour 13 m². Pour un T2, la surface constatée est de 41 m2 et le loyer moyen de 732 €. La colocation – tout en offrant un espace commun plus important – est plus économique : autour de 468 € par mois charges comprises.

LocService estime à 613 € le budget mensuel consacré par les étudiants à leur logement. Avec de fortes disparités selon leur localisation : de 786 € en région parisienne, voire 858 € à Paris même, à 528 € dans les Pays de la Loire par exemple.

Comment expliquer les fortes variations selon les villes ?

Les loyers varient considérablement d’une ville à l’autre. Sans surprise, c’est en Île-de-France que le coût est le plus élevé ; la région compte 9 des 10 villes (Nanterre, Créteil, Saint-Denis…) où le logement étudiant est le plus cher. Voici le loyer mensuel moyen charges comprises pour un studio dans une quarantaine de villes étudiantes, selon LocService :

Un studio à Paris reviendra donc en moyenne à 849 € par mois. C’est plus du double que ce qu’il en coûte dans le top 15 des villes les moins chères. Au Mans, le même bien est loué 359 €. La moyenne française, selon LocService, est de 557 €. En dehors de Paris, les grandes villes universitaires les plus chères pour louer un studio sont Nice, Lyon – Villeurbanne, Bordeaux, Aix – Marseille, La Rochelle et Montpellier.

Pénurie de logements : faut-il durcir la réglementation à l’encontre d’Airbnb ?

« À Angers, on trouvera un une pièce à 14 € le mètre carré contre 15,50 € à Amiens, alors que la première a plus de pression étudiante, mais c’est d’abord le marché de l’agglomération concernée qui est porteur », observe Henri Deligné.

Quel impact la crise du Covid a-t-elle sur les prix ?

Si les prix à Paris et en Ile-de-France demeurent les plus élevés, ils sont en légère baisse dans plusieurs villes franciliennes depuis l’an dernier.

Cette tendance se retrouve également dans le relevé de l’observatoire des loyers Clameur, qui relève le montant au m² de trois tailles de logement dans plus de 80 villes françaises, et son évolution entre 2020 et 2021 :

À Paris intra-muros, où il faut compter 30 € du m² pour un studio en location, la hausse des prix entre 2020 et 2021 est très modérée (de 0,2 à 1 % selon les données de Clameur).

On relève de légères baisses des loyers de certains types de logements (en particulier 2 pièces et 3 pièces) dans plusieurs villes périphériques : Asnières-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux, Rueil-Malmaison, Antony…

« En raison de la crise sanitaire, le marché des appartements loués pour du tourisme sur des plateformes type Airbnb s’est effondré, donc de nombreux bailleurs touristiques se sont reconvertis en meublés classiques. Cela se ressent sur les prix, et les étudiants peuvent en bénéficier », explique Henri Deligné.

Dans quelles villes est-ce le plus dur de trouver ?

Les loyers sont en augmentation à Brest et à Angers, deux villes où le nombre d’étudiants met le marché de la location immobilière sous tension.

D’autant plus qu’avec le Covid, « les gens ont moins déménagé, la durée de location est plus longue, ce qui fait que l’offre diminue fortement », estime Henri Deligné.

Selon LocService, il y aurait plus de 4 demandes étudiantes pour 1 offre de logement à Angers et Lyon (contre 0,9 demande pour 1 offre à Paris). Le déséquilibre serait également fort à La Rochelle, Rennes, Bordeaux et Nantes.

À la mairie d’Angers, « on prend les chiffres de LocService avec prudence car ils ne tiennent pas compte des offres en résidence universitaire, relativise l’adjoint à l’urbanisme Roch Brancour auprès du Courrier de l’Ouest . Depuis plusieurs années, nous travaillons avec des promoteurs privés et le CROUS pour construire de nouveaux logements étudiants.  »

Dans les Pays de la Loire, 75 % de la demande étudiante est concentrée sur Nantes et Angers, selon LocService. Nantes reste en tête des villes les plus chères et affiche une augmentation de +2,84 % par rapport à 2021.

En Bretagne, la moitié des recherches enregistrées par ce site sont concentrées sur Rennes. Viennent ensuite Brest (15,9 %) puis Vannes (9,4 %). Rennes et Saint-Malo sont les plus chères, suivies par Lorient puis Vannes. Toutes les villes à l’exception de Saint-Brieuc affichent un niveau de tension élevé.

En Normandie, les loyers charges comprises de presque tous les types de logements n’ont pratiquement pas évolué, selon cette étude. Rouen, Le Havre et Caen sont les villes les plus chères de la région, en plus d’être les plus recherchées.

Gaëlle FLEITOUR et Erwan ALLIX

source: https://www.ouest-france.fr/education/etudiant/etudiants-quelles-villes-sont-les-plus-cheres-ou-en-penurie-de-logements-pour-vous-26f18184-f157-11ec-87d0-35a1f71d923f

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