Fin des grèves à la polyclinique de Keraudren, à Brest. ( OF.fr – 29/06/22 – 18h13 )

Ils étaient une petite vingtaine à faire grève, mercredi 7 juin 2022. Ils dénoncent «des conditions de travail de plus en plus difficiles, un manque de personnel et une surcharge de travail qui mettent en danger leur santé et la sécurité des patients».

« Nous sommes satisfaits. Nous avons obtenu des avancées ! » apprécie Rozenn Cariou, déléguée syndicale CGT Santé Privée de Brest (Finistère). À la polyclinique de Keraudren (500 salariés), qui relève du Centre hospitalier privé de Brest (CHP), le conflit social a pris fin après trois semaines de grève aux urgences et une semaine en néonatologie.

Aux urgences, depuis le 7 juin, les grévistes dénonçaient un manque de personnel et une surcharge de travail qui « mettent en danger leur santé et la sécurité des patients »« On a des pics à 140 à 150 patients par jour pour un personnel infirmier en sous-nombre. On n’y arrive plus », expliquaient-ils à Ouest-France, le 7 juin. Les revendications portaient notamment sur un « nombre d’effectifs suffisant » et « l’investissement dans le matériel ». En néonatalogie, depuis le 20 juin, les infirmières et infirmières puéricultrices revendiquaient « des effectifs suffisants pour travailler en sécurité ».

Parallèlement, se déroulaient les négociations annuelles obligatoires (NAO) concernant les salaires, la gestion des carrières, etc. L’an passé, ces NAO avaient permis de négocier une prime transports, des congés d’ancienneté et un budget pour les œuvres sociales ( chèques vacances et bons Noël).

Une « volte-face »

Un « détail » important. Car la direction a voulu « renvoyer les engagements pris en matière d’effectifs sur les NAO », selon Rozenn Cariou. Une initiative qualifiée de « volte-face » par la CGT, furieuse de ce « mélange ». « Les demandes des urgences et de la néonatalogie en matière d’effectifs et de moyens ne relèvent pas de la NAO. L’employeur a l’obligation légale d’assurer la sécurité et la santé des travailleurs. » Les préavis de grève ont été reconduits.

Vendredi 24 juin 2022, les deux parties sont tombées d’accord et la fin de grève a été signée. Selon la CGT, concernant la NAO, les salariés ont obtenu que l’envelopper financière soit alignée sur celle de l’an passé et ne baisse pas ; une augmentation de la prime de transports ; une hausse de la part employeur pour la mutuelle ; que le budget des œuvres sociales soit identique à celui de l’an passé. Une réflexion sur la qualité de vie au travail devrait être menée, et des négociations pour prendre en compte les demandes des autres services.

Un surcoût de 400 000e en gaz

Aux urgences, selon la CGT, les salariés obtiennent la présence d’un couple infirmière/aide-soignante toute la matinée, ainsi qu’une infirmière supplémentaire de 19 h 45 à 7 h 45. Le matériel sera renouvelé. En néonatalogie, deux infirmières ou infirmières puéricultrices travailleront chaque jour et il y aura du nouveau matériel.

De son côté, Anthony Monnier, directeur du centre hospitalier privé, reconnaît qu’aux urgences, «les patients sont plus âgés et plus lourdement malades».

Concernant la NAO, «une hausse généralisée des salaires n’était pas possible»« La hausse des tarifs octroyée par l’Etat n’est que de 0,01% cette année, relève Anthony Monnier. Elle ne couvre pas l’inflation. Et ne compense pas la hausse de nos charges, notamment en énergie.» Pour la polyclinique, chauffée au gaz, le surcoût serait de 400 000€ cette année ! En avril et en mai, la 6e vague de covid a affecté l’établissement. Des patients infectés n’ont pu être opérés et des médecins n’ont pas pu exercer. D’où des déprogrammations d’opérations, et une baisse de l’activité.

Source : Fin des grèves à la polyclinique de Keraudren, à Brest (ouest-france.fr)

Auteur : Laurence Guilmo

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