À Berrien (Finistère), commune en pénurie d’eau dans les monts d’Arrée, la mairie a décidé de puiser la ressource dans l’ancienne carrière de kaolins, une réserve d’environ 1 million de m3. De l’arsenic y a été détecté. L’Agence régionale de santé de Bretagne a tout de même autorisé début août son utilisation hormis pour la boisson et le lavage des aliments pour la cuisine.
L’Agence régionale de santé de Bretagne a autorisé la mairie de Berrien (Finistère), commune en manque d’eau dans les monts d’Arrée, à puiser dans une ancienne carrière de kaolins. Fin juillet 2022, l’eau potable puisée en souterrain ne parvenait presque plus à couvrir les besoins de la commune.
Un premier prélèvement au-dessus du seuil autorisé
Mais un défaut est relevé par l’agence régionale de santé (ARS) : la présence d’arsenic. Cet élément « est dû à la dissolution naturelle de dépôts de minéraux et de rochers », précise par écrit l’ARS. Elle a réalisé des premières analyses de ces eaux de carrière, le vendredi 29 juillet 2022. « Elles ont révélé des concentrations en arsenic de 169 microgrammes par litre, donc supérieure à la limite qualité de 10 microgrammes par litre. »
Les premières recommandations tombent : « L’Agence a demandé au maire de Berrien de renforcer la chloration de l’eau sur son réseau et d’informer la population de ne pas consommer l’eau distribuée et de ne pas l’utiliser pour le lavage des fruits et légumes. »
Puis des prélèvements du mercredi 3 août 2022 donnent d’autres chiffres. « Les teneurs en arsenic sont les suivantes : dans les eaux brutes (captage et forage) entre 7,2 et 8,9 microgrammes par litre, puis dans l’eau distribuée de 8 microgrammes par litre ».
L’ARS continue d’analyser cette eau de carrière
Comment expliquer ce grand écart ? L’ARS expose deux raisons : « un premier prélèvement non représentatif de la qualité réelle de l’eau ou encore une rétention importante de l’arsenic dans les sols où l’eau de la carrière est infiltrée avant de rejoindre le puits utilisé par Berrien. »
En concertation avec la préfecture et la commune, l’ARS « étudie la possibilité d’un arrêté d’autorisation temporaire de six mois ». Il sera validé en fonction des dernières analyses « en cours », « des risques de pollution de la ressource par cette eau de carrière » et des précipitations des prochains jours.
Auteur : Victoria GEFFARD