Fonderie de Bretagne. Les salariés pas convaincus par le candidat à la reprise(OF.fr-12/07/22-21h58)

Mardi 12 juillet 2022, Callista private équity, candidat à la reprise exclusive de la Fonderie de Bretagne à Caudan, a présenté son projet aux salariés du site industriel.

Depuis lundi, des représentants de Callista private équity, candidat à la reprise exclusif de la Fonderie de Bretagne à Caudan, rencontrent les partenaires. Ce mardi 12 juillet 2022, ce sont les 285 salariés du site qu’ils ont tenté de convaincre.

Peu avant 14 h, parking de la Fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan). L’usine de pièces automobiles mise en vente par Renault depuis un an connaît depuis une semaine le nom du candidat à la reprise exclusive. L’équipe du matin à l’issue de son service était conviée par Callista private équity pour une représentation du projet. Elle quitte les lieux.

La plupart des salariés pressent le pas, « pas envie de parler ». Depuis le 4 juillet 2022, ils ont enfin un nom. « Un financier, c’est jamais bon, confie l’un des salariés. Je me rappelle quand Renault a vendu à des Italiens, Zen. Sur le papier c’était beau. Le PDG était venu, on avait eu un chapiteau et des p’tits fours… Et puis l’hiver, on s’était retrouvé sans chauffage, c’était Germinal… »

« On fera le nécessaire »

Les rares témoignages enfoncent le clou, « dégoûté, on ne sait toujours pas où on va ! » La présentation de Callista a laissé tout le monde dans l’expectative, faute de cap clair. « On nous garantit une activité sur 7 ans d’un côté, tout en nous expliquant que s’ils voient que ça n’aboutit pas financièrement comme ils veulent, ils disent : « on fera le nécessaire » ! », s’inquiète cet opérateur « coulée », dans l’entreprise depuis 28 ans.

Des précédents

Tous ont également en tête que Callista private équity qui se présente comme « un investisseur allemand spécialisé dans le développement de sociétés industrielles » a connu plusieurs déboires après la reprise de sociétés : Vulcast en Belgique a été liquidée en mars dernier, Halo Steelrings rachetée par Callista à ArcelorMittal en 2020, a également connu une fin brutale en mai dernier. Une source proche de Callista indique qu’il s’agit de « cas particuliers et que dans le cas de la Fonderie, Renault est en appui financier ». Plus tôt en France, à Saint-Martin-sur-le Pré, en 2015, Callista avait repris pour l’euro symbolique une entreprise de métallerie, PCH Métals, 95 salariés. Trois ans plus tard, elle avait évité la liquidation grâce à la reprise de l’entreprise par ses salariés. « En fait, c’est ça que Renault cherche, à préserver son image, analyse un salarié. On dira que c’est Callista qui a fermé la Fonderie. »

Décision à l’automne

Dans cette opération séduction, Callista parle « de diversification, de nouveaux débouchés ». Il rencontre les élus du pays de Lorient et de Bretagne, ce mercredi 13 juillet. « La réalisation de la cession de la Fonderie de Bretagne à Callista reste soumise à la finalisation des procédures d’information et de consultation des instances représentatives du personnel », indique le fonds d’investissement. Ce sera en septembre prochain. Un mandataire judiciaire, basé à Rennes, donnera ensuite son feu vert, ou pas, pour cette reprise en novembre.

Delphine LANDAY

Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/fonderie-de-bretagne-les-salaries-pas-convaincus-par-le-candidat-a-la-reprise-1bf76142-01e0-11ed-8eb0-a8ab850b8757

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