Gilets jaunes : les « invisibles » réclament justice (LH.fr-18/11/22)

Figure du mouvement des Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues a été éborgné par un tir de LBD en le 26 janvier 2019, lors de l’acte 11 des manifestations

Quatre ans après le début du mouvement, plusieurs leaders de la contestation, accompagnés de députés insoumis ont exigé, jeudi, la reconnaissance des dommages subis par des milliers de victimes lors des manifestations.

11 morts, 32 éborgnés et 5 mains arrachées. Tel est le triste bilan de la répression du mouvement des Gilets jaunes, dressé par Faouzi Lellouche, qui fut parmi les premiers à investir les ronds points en 2018. Vêtus de leur traditionnelle tenue fluo, les représentants du mouvement réunis en conférence de presse à l’Assemblée nationale jeudi 17 novembre, jour anniversaire, questionnent. Les blessés ont-ils obtenu réparation ? Les auteurs de violences ont-ils été poursuivis ? Où sont passés les cahiers de doléances ?

« Nous sommes ici pour discuter de trois points : d’abord la justice, pour ceux qui ont été mutilés ainsi que leurs familles, ensuite l’indemnisation, et enfin la reconnaissance », précise Jérôme Rodrigues. Éborgné après un tir de grenade lors d’une manifestation le 26 janvier 2019, ce leader historique des Gilets jaunes demande des comptes au pouvoir politique, responsable selon lui du chaos social et des multiples violences commises lors des rassemblements.

Une proposition de loi pour obtenir réparation

Les députés insoumis ont souhaité se faire les relais de ces revendications, leur cheffe de file Mathilde Panot insistant « pour rendre hommage à ces femmes et ces hommes, qui se sont battus pour une vie plus digne ». Surtout, la FI prépare une proposition de loi, « qui repose sur l’amnistie des gilets jaunes, ainsi que la publication des cahiers de doléances », a expliqué Arnaud Le Gall. L’élu voit dans cette amnistie « la reconnaissance officielle que les gilets jaunes ne sont pas un simple mouvement social, mais une véritable révolte contre l’injustice ».

Comme les insoumis, les députés communistes ont régulièrement demandé, ces quatre dernières années, de suspendre les sanctions pénales infligées aux Gilets jaunes, pour des actes non-violents, précisent-ils, dans le cadre des mobilisations. Dès décembre 2018, leur chef de file André Chassaigne avait écrit au président de la République afin de lui demander une amnistie. Un courrier resté lettre morte.

Antoine PORTOLES

source: https://www.humanite.fr/politique/gilets-jaunes/gilets-jaunes-les-invisibles-reclament-justice-771559

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