Environ 75 salariés de plusieurs Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Quimper Bretagne occidentale (Finistère) ont manifesté, ce lundi matin 14 novembre 2022, contre un projet de réorganisation de leurs horaires de travail. Estimant ne pas avoir été écoutés, ils ont voté à main levée pour poursuivre le mouvement.
Léa est infirmière dans la maison de retraite de Coat-Kerhuel, à Ergué-Gabéric (Finistère), depuis neuf ans. Elle travaille de 7 h 45 à 14 h 45 ou de 13 h 45 à 20 h 45. À l’avenir, sa journée pourrait commencer à 6 h 30 quand elle est de matin et terminer à 21 h 30 quand elle est d’après-midi. Une nouvelle organisation qui impacterait sa vie personnelle, car il n’est pas facile de faire garder ses enfants à partir de 6 h 30 ou jusqu’à 21 h 30.
« Qu’est-ce que je vais faire ? »
Et dont elle ne voit pas l’intérêt pour les résidents, au contraire. « Ils se lèvent à partir de 7 h 30 et veulent tous se coucher à 20 h 30, explique l’infirmière. Qu’est-ce que je vais faire pendant une heure, chaque matin et chaque soir, alors qu’ils dorment ? On ne pourra même pas faire de ménage, puisque c’est bruyant. »
Cette nouvelle organisation devait être validée lors d’une réunion au sein de Quimper Bretagne occidentale (QBO), ce lundi 14 novembre 2022. Mais environ 75 personnes se sont réunies, place de la Mairie, à Quimper, de 11 h à 12 h 30, pour manifester leur opposition. Selon elles, la moitié des agents de quatre Ehpad étaient en grève.
Respecter la loi
Du côté de Quimper Bretagne occidentale, on pointe que cette réforme est nécessaire pour se mettre en conformité avec la loi, notamment pour respecter un temps minimum de repos entre deux phases de travail et un maximum de dix heures de travail par jour. Les échanges avec les différents agents de QBO et leurs représentants syndicaux ont commencé en janvier 2022.
Ce lundi matin, une délégation a été accueillie pendant la réunion, pour demander que la nouvelle organisation ne soit pas validée ce lundi, et avoir plus de temps pour la discuter. Lorsque la délégation est ressortie, ses membres ont estimé ne pas avoir été écoutés. La question pourrait être tranchée lors d’une autre réunion de QBO, vendredi 25 novembre. Les manifestants ont alors voté à main levée pour la reconduction de la grève.
Julie DURAND.