Grève des agents scolaires près de Nantes, le service de cantine perturbé (OF.fr-29/09/23)

Réclamant plus de moyens et de reconnaissance, les agents scolaires de la ville de Vertou manifesteront une troisième fois devant l’hôtel de ville, ce mardi 26 septembre.

Par Sylvain AMIOTTE.

À Vertou (Loire-Atlantique), des assistantes maternelles, agents de restauration et d’entretien des écoles observeront un troisième débrayage, ce mardi 26 septembre, pour dénoncer leurs conditions de travail.

Elles sont en colère et décidées à se faire entendre. À Vertou (Loire-Atlantique), la rentrée s’est accompagnée d’un mouvement de grogne dans les écoles. Assistantes maternelles (Atsem), agents de restauration et d’entretien : après deux premiers débrayages suivis par la moitié d’entre eux (1) les jeudis 14 et 21 septembre, des personnels du service éducation cesseront à nouveau le travail, ce mardi 26 septembre, de 12 h à 14 h, et planteront leur piquet devant l’hôtel de ville.

« On n’a pas le choix »

Le conflit affecte le fonctionnement des cantines des quatre écoles publiques vertaviennes, puisque deux d’entre elles se retrouvent sans service de restauration (Les Treilles et Les Reigniers), et une troisième en mode pique-nique dans la cour (L’Enclos). « On sait bien que ça perturbe les parents, mais on n’a pas le choix, et certains nous soutiennent », commente Laurence Gabillard-Rivereau, agente à l’école des Treilles et secrétaire départementale FSU Territoriale.

Que dénoncent ces employés ? Avant tout leurs conditions de travail. Leur passage de 1 547 à 1 607 heures par an sans hausse de salaire, imposé par la loi en 2019, n’est toujours pas digéré. « On demande la reconnaissance de la pénibilité de nos métiers, avec une réduction de notre temps de travail d’une quarantaine d’heures. Les agents l’ont obtenue à Rezé et Bouguenais. »

« Pas de réelle pause »

Laurence Gabillard-Rivereau cite, pour les Atsem, « le bruit permanent » et « les journées de 9 h 45 sans réelle pause, car on est d’astreinte le midi pour les toilettes et les bobos des enfants (N.D.L.R. : ce que conteste la mairie, lire ci-dessous) ». Et de réclamer des équipements de protection individuelle (EPI) « dans toutes les écoles, pour atténuer le bruit ».

Le manque de reconnaissance est aussi invoqué, avec la demande d’une prime de pouvoir d’achat entre 300 et 800 €. « La fonction publique d’État et la fonction hospitalière l’ont eue d’office. On ne comprend pas pourquoi on n’y a pas droit. »

Pour les agents, la goutte d’eau de cette rentrée, c’est aussi le transfert du restaurant de l’école des Treilles vers la salle Sèvre et Maine, le temps de rénover et d’agrandir le premier. Depuis le printemps et jusqu’en décembre, 550 élèves sont acheminés en car pour déjeuner chaque midi dans la salle.

Des agents « en pleurs »

Les grévistes demandent du renfort pour faire face à cette configuration temporaire. « Des agents d’autres écoles viennent nous aider, mais ce n’est pas suffisant et leurs écoles se retrouvent dégarnies, souligne Laurence Gabillard-Rivereau. La salle Sèvre et Maine n’est pas du tout adaptée. Il n’y a qu’un seul service, les agents courent dans tous les sens, certaines viennent travailler en pleurs. Dans les cars, c’est la galère avec des enfants de 3 ans qui ne savent pas s’attacher et qui ne nous connaissent pas. On avait prévenu. »

Une réunion avec la mairie, mardi 19 septembre, n’a pas permis d’aboutir à un accord. Selon la représentante de la FSU, la Ville reste intransigeante sur le temps de travail et « floue » sur l’octroi d’une prime. « On nous parle de groupes de travail, mais nous avons besoin de réponses en urgence. »

La mairie s’étonne du mouvement

La mairie, qui s’attend à une moindre participation ce mardi, s’étonne de « revendications nationales de la FSU qui ne correspondent pas à la réalité de Vertou », se défendant notamment de faire travailler ses agents durant dix heures d’affilée. Et renvoie les sujets de prime et de nombre global d’heures aux négociations nationales, même si elle se dit « ouverte pour en discuter ».

Le cabinet du maire Rodolphe Amailland (LR) pointe un mouvement prématuré à ses yeux, mené dès la rentrée et « avant même tout dialogue social ». Il relève d’ailleurs que le syndicat Sud, « majoritaire », a levé son préavis après la réunion du 19 septembre. « Cela fait plus d’un an que l’on travaille avec les agents sur leur formation et la qualité de vie au travail. »

Évoquant « un sureffectif d’Atsem à Vertou », la Ville reconnaît malgré tout un problème avec le transfert temporaire de la restauration scolaire à la salle Sèvre et Maine. « On n’avait peut-être pas assez mesuré le niveau d’anxiété que pouvait générer le travail dans un site aussi grand. Nos services travaillent à répondre à ce besoin de sécurité et de confort, même si ce ne sera jamais les conditions idéales. »

(1) La mairie conteste le nombre de 60 grévistes. Elle en a dénombré 40 le 14 septembre, 25 le 21 septembre.

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/vertou-44120/greve-des-agents-scolaires-pres-de-nantes-le-service-de-cantine-perturbe-b3a7e24e-5b87-11ee-99ea-59272911f9b6

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/greve-des-agents-scolaires-pres-de-nantes-le-service-de-cantine-perturbe-of-fr-29-09-23/

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