Grève du 15 mars à Saint-Malo. Même si la loi est votée, les manifestants ne veulent pas lâcher. ( OF.fr – 15/03/23 )

Entre 1100 et 1 600 manifestants, selon la préfecture ou les syndicats, ont défilé pendant deux heures, à Saint-Malo.
Entre 1100 et 1 600 manifestants, selon la préfecture ou les syndicats, ont défilé pendant deux heures, à Saint-Malo. | OUEST-FRANCE

Même si la loi est votée jeudi 16 mars 2023, les manifestants rencontrés la veille, à Saint-Malo, pour la 8e journée de mobilisation, entendent poursuivre le mouvement. De quelle manière ? Ils s’interrogent, en attendant les déclarations des syndicats nationaux.


« Le mouvement va-t-il se radicaliser si la loi est votée ? C’est la question du jour, » 
s’interroge Eric, la cinquantaine, à la manifestation ce mercredi matin, à Saint-Malo, avec deux amies.

« Face à la majorité des Français, en désaccord avec elle, il y a un risque. Pour l’instant, je suis solidaire des grévistes, mais après, dans quel camp vais-je me positionner ? Comment agir ? Je ne sais pas. »

« Ce projet de société n’est pas le nôtre »

Alexandre, 40 ans, a participé à toutes les manifestations. Parfois seul, où en famille avec femme et enfants, comme ce mercredi. Le couple espère que le mouvement ne va pas s’arrêter avec le vote de la loi, et même qu’il se radicalisera. 

« Si elle passe, j’aurai le sentiment d’une démocratie un peu malade, avec des représentants élus déconnectés des réalités. Ce projet de société n’est pas le nôtre. À mon niveau, travaillant dans une petite association, je ne pourrai pas vraiment agir, mais je soutiendrai les salariés dans les transports, raffineries… qui ont plus de poids que moi. »

Nadine et Laurence, prêtes à continuer

Dans les rangs, Josette et son mari, retraités de 76 et 80 ans, pensent surtout « aux générations futures. On se met à la place des jeunes et on les comprend ». Si le mouvement continue après le vote de la loi, « nous serons là, mais pas pour tout casser », dit Josette sérieusement. Nadine et Laurence, 50 ans, grévistes à toutes les manifestations, sont prêtes elles aussi à continuer. « Mais de quelle manière ? », se demande Laurence, qui agira selon les actions proposées par les partis politiques et les syndicats. Tout en pensant que si le Gouvernement a recours au 49.3 de la Constitution, « un mouvement plus radical, avec plus de violence, risque de se déclencher »

« Tout est encore possible »

« Si cette loi, non voulue par une grande majorité de français, est votée, d’autres actions seront certainement menées, et plus radicales », pense Natacha Cogrel, secrétaire générale CGT des cheminots de Saint-Malo, qui exerce le métier de contrôleuse. « Et je ne m’estime pas nantie, tient-elle à dire. J’ai fait une simulation. À 64 ans, j’aurais 1 350 € brut, après une carrière hachée et trois enfants. Les sénateurs ont, eux, par contre oublié de supprimer leur régime spécial. » La syndicaliste souhaite continuer le mouvement, même si la loi est votée. « Tout est encore possible. »

En attente des décisions syndicales

C’est ce que pense également Jean-Michel Groisier, membre CGT de l’intersyndicale. « Fin mars 2006, la loi du CPE (Contrat première embauche) avait été promulguée, avant d’être abrogée dix jours plus tard. »

Il attend les déclarations des confédérations. « Elles doivent appeler à la grève générale, jusqu’au retrait. Mais, pour l’instant, on ne peut rien prédire. Il faut que l’unité se maintienne. »

Stéphane Désert, de la CFDT transport urbain, avisera aussi selon les décisions intersyndicales. « Nous n’allons pas nous interroger individuellement. » Les unions locales se réuniront vendredi, pour décider alors de la suite à donner au mouvement.

Auteur : Nadine PARIS.

Source : Grève du 15 mars à Saint-Malo. Même si la loi est votée, les manifestants ne veulent pas lâcher (ouest-france.fr)

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