Le cortège contre la réforme des retraites était moins fourni mercredi 15 mars 2023, mais les manifestants rencontrés restent déterminés à bloquer la mesure et à continuer à se mobiliser.
« J’ai fait toutes les manifs, c’est trop important et je continuerai, même si la réforme est votée. » Pancarte à la main, Philippe est déterminé, au moment de rejoindre le cortège contre la réforme des retraites à Rennes mercredi 15 mars. « Pour moi les dés sont jetés, mais je manifeste par solidarité avec les générations suivantes », explique ce quasi sexagénaire, salarié dans le privé.
Même motivation du côté de Chantal, retraitée de 62 ans. « Cette réforme est inadmissible : faire plus, mais dans quel état ? » Aide-soignante, elle a pu prendre sa retraite à 57 ans, « avec le dos en vrac », précise-t-elle. Sa pancarte, « renouvelée à chaque manif », interpelle les députés. « Ils doivent assumer leur vote : bossent-ils pour nous ou pour eux-mêmes ? »
« Revoir notre façon d’agir ? »
Malgré son sourire, Chantal s’interroge : « Comment peuvent-ils être si sourds ? » Fanny, sociologue de 31 ans, se pose la question de la radicalisation. « Faut-il casser ? Faut-il durcir les actions, si on n’est pas entendu avec les manifestations pacifiques ? » Avec ses collègues, elle a participé à tous les cortèges et promet de poursuivre. Philippe aussi s’interroge sur la poursuite du mouvement : « Il faudrait peut-être revoir notre façon d’agir, aller vers des actions plus dures ou inédites. En tout cas, il faut de la joie. »
Pour le moment, c’est surtout de la colère que ressent David, peintre de 55 ans. « Si la rue ça ne suffit pas, que fait-on ? Il n’y a aucun dialogue. » Il se souvient de la libération éprouvée par ses parents, qui ont pu prendre leur retraite à 60 ans. « On en revient à une question de choix de société. Pendant le Covid, on a mis en avant les premiers de cordées et là, à qui on demande encore de travailler ? » Lui aussi l’assure, si la réforme passe, il sera à nouveau dans la rue.
Auteur : Ambre LEFÈVRE.