« Grève illimitée » à l’hôpital de Saint-Brieuc à partir du 14 septembre (LT.fr 13/09/2023)

Les quatre organisations syndicales de l’hôpital Yves-Le Foll de Saint-Brieuc appellent ensemble à une grève illimitée, à partir du jeudi 14 septembre, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail des soignants et un dialogue social « inexistant ».

Les représentants syndicaux (Régis Pineau, CGT ; Kristelle Jalans, Acteurs Santé ; Maxence Forestier, CFDT ; et Karine Letertre, FO) ont annoncé une grève illimitée dès ce jeudi. (Le Télégramme/Anna Sardin)

« De la colère », mais aussi « de la résignation » : c’est en ces termes que l’intersyndicale, qui réunit FO, CGT, CFDT et Acteurs Santé, évoque la teneur du mouvement social qui devrait se transformer, dès le 14 septembre, en grève illimitée. Après plusieurs préavis de grève déposés séparément depuis le début du mois pour le personnel de l’hôpital Yves-Le Foll, les représentants se réunissent pour la première fois derrière une « union sacrée syndicale ».

Ils rappellent la « situation compliquée de l’établissement, et ce depuis longtemps » : les conditions de travail fortement dégradées, un absentéisme élevé, des difficultés à recruter… Dans un contexte de pénurie globale de personnel médical, les conséquences sur la qualité des soins se font sentir : « Il y a eu jusqu’à cinq à six jours d’attente en traumatologie cet été, raconte Maxence Forestier, secrétaire de la CFDT. Et nous avons actuellement 25 personnes en attente d’une opération ».

À l’entrée et aux alentours de l’hôpital, les revendications des soignants s’affichent en grand pour tenter de sensibiliser aussi les usagers.
À l’entrée et aux alentours de l’hôpital, les revendications des soignants s’affichent en grand pour tenter de sensibiliser aussi les usagers. (Le Télégramme/Anna Sardin)

« L’humain au second plan »

« Aujourd’hui, il nous est impossible de faire notre devoir, c’est-à-dire de prendre soin des patients correctement », fustige Karine Leterte, secrétaire de FO. Les représentants syndicaux demandent plus de moyens alloués au matériel médical, la création de postes pour soulager le personnel surchargé, et « un minimum de reconnaissance ».

Applaudi à tout rompre durant la crise sanitaire liée au Covid-19, le personnel hospitalier se dit aujourd’hui « oublié », avec des emplois du temps surchargés et des moyens en baisse.
Applaudi à tout rompre durant la crise sanitaire liée au Covid-19, le personnel hospitalier se dit aujourd’hui « oublié », avec des emplois du temps surchargés et des moyens en baisse. (Le Télégramme/Anna Sardin)

Ils accusent une gestion qui « met l’humain au second plan ». « Quand mes collègues parlent de leurs conditions de travail, ils parlent de pénibilité, d’épuisement, de stress, de souffrance, constate Maxence Forestier. Les stagiaires et les CDD ne veulent pas de titularisation, les titulaires veulent partir, et rien n’est fait pour les retenir ». « Chez certains, ça va jusqu’aux idées suicidaires, ajoute la représentante de FO. Et nous n’avons aucune réponse face à cette situation ».



Un dialogue de sourds entre syndicats et direction

Face aux revendications portées, « il n’y a pas de réponses » de la part de la direction, selon les représentants syndicaux. « On est confrontés à un mur », appuie Régis Pineau, secrétaire de la CGT. « Nous savons que c’est l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui alloue les moyens, mais nous pensons qu’ils devraient être mieux utilisés. Transformer les heures supplémentaires en postes pérennes, par exemple », ajoute l’un d’eux. Les syndicats estiment à plusieurs dizaines de postes à temps plein la charge de travail aujourd’hui assumée via les heures supplémentaires.

« Faut-il attendre des drames pour que la direction se penche sur la situation ? », questionne Karine Letertre. Contactée, cette dernière dit « tenir la porte ouverte » pour les discussions et rappelle que les préavis de grève ont été levés pour deux services (standard, restauration) à la suite de négociations. « Il est encore trop tôt pour travailler à des négociations précises, mais nous allons multiplier les temps de discussion », assure Jean-Baptiste Fleury, directeur délégué.

« Nous irons jusqu’à l’ARS si c’est nécessaire »

L’intersyndicale se dit prête à aller plus loin pour faire bouger les choses : « S’il faut aller jusqu’à l’ARS, organiser des marches, nous le ferons », suggère Maxence Forestier, secrétaire de la CFDT. Pour l’instant, les syndicats appellent la population et les usagers de l’hôpital à venir soutenir les soignants sur le piquet de grève ce jeudi 14 septembre, entre 12 h et 14 h, pour « défendre ensemble l’hôpital public ».

Auteur : Anna Sardin

Source : « Grève illimitée » à l’hôpital de Saint-Brieuc à partir du 14 septembre | Le Télégramme (letelegramme.fr)

URL de cet article : « Grève illimitée » à l’hôpital de Saint-Brieuc à partir du 14 septembre (LT.fr 13/09/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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