Grippe aviaire en Bretagne : « Tout le littoral est désormais touché » ( LT.fr – 25/08/22 – 19h25)

Les populations d’oiseaux marins, et tout particulièrement les fous de bassan, sont durement frappées par l’épidémie de grippe aviaire cet été.
Les populations d’oiseaux marins, et tout particulièrement les fous de bassan, sont durement frappées par l’épidémie de grippe aviaire cet été.

Cet été, la grippe aviaire fait des ravages chez les oiseaux marins. Mais avec quelle ampleur en Bretagne ? Entretien avec Hervé Duvallet, coordinateur pour l’Office français de la biodiversité du suivi sanitaire de la faune sauvage.

Quelle est l’ampleur de la crise de grippe aviaire sur la faune sauvage bretonne ?

C’est sans précédent car on avait pour habitude de gérer des épisodes automnaux ou hivernaux, au moment de la migration des oiseaux (oies, canards). Là, ça a commencé en juin dans les Hauts-de-France et en Normandie puis la Bretagne. Tout le littoral régional est désormais touché. La tendance de propagation semble être à la baisse en Europe selon les chiffres de mortalité, mais j’ai peur que ça ne soit dû qu’au manque de remontées d’informations du terrain. Cet été, énormément de touristes et de promeneurs nous ont appelés.

Quelles espèces sont les plus touchées ?

Parmi les oiseaux littoraux, le goéland argenté est majoritaire. Sur 100 cadavres retrouvés, en moyenne, 50 sont positifs à la grippe aviaire. Des milliers d’oiseaux ont dû mourir en Bretagne ces derniers mois. Ce qui est nouveau, c’est que le fou de bassan est touché. Et durement : 100 % des cadavres sont positifs. Les années précédentes, on la détectait chez les hérons, les palmipèdes, etc. On ne chiffre pas bien le taux de décès mais, sur la colonie des Sept-îles (22), on craint que 80 % des oiseaux périssent de la maladie et des conséquences qui sont liées, avec des poussins qui, sans parents, décèdent à leur tour.

La maladie se propage-t-elle à d’autres ?

Le risque existe pour les sternes. Pour l’instant, on ne connaît pas, chez nous, de situation similaire à celle des Hauts-de-France, où des colonies ont connu des ravages. Notre vigilance est portée dans les terres et les marais bretilliens où un héron malade a été détecté. Les prédateurs aussi : dans le Morbihan, la maladie a été détectée sur une buse variable, qui se nourrit parfois de cadavres. Enfin, les mammifères. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) nous a interpellés fin juillet sur des cas de phoques morts au Canada. Si pour l’instant, on n’a pas d’indices de contamination similaires, on a alerté le centre de soins d’Océanopolis (29) pour que leurs équipes prennent des dispositions de sécurité.

Comment l’OFB a-t-elle géré localement cette crise ?

C’est une situation qu’on n’a jamais connue. Et c’est chronophage. À titre personnel, la gestion de cette crise représente 80 % de mon temps de travail. Les agents devaient partir en patrouille après avoir été informés, ramener les cadavres en laboratoire, puis localiser les foyers… Depuis que la Bretagne est entièrement sous zone de contrôle temporaire, on fait davantage au cas par cas. Mais nos effectifs – réduits durant l’été – ont dû affronter deux crises, à savoir la grippe aviaire et la sécheresse avec un devoir de police. Ajoutez à cela les faits de pollution, le braconnage… On a dû être sur tous les fronts.

Source : Grippe aviaire en Bretagne : « Tout le littoral est désormais touché » – Bretagne – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Publié par Alexis Souhard

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