HAUTES-ALPES: 17 JEUNES HOSPITALISÉS APRÈS UN BIVOUAC DANS LE CADRE DU SNU. ( BFMTV – 24/04/23)

Un camion de pompiers (photo d'illustration)
Un camion de pompiers (photo d’illustration) – PHILIPPE HUGUEN / AFP

La piste d’une insolation est avancée par les autorités. Des analyses sur la nourriture et l’eau doivent aussi être menées notamment après un passage en refuge dans le Guillestrois-Queyras. Les conclusions de l’ARS sont attendues rapidement.  

Ce devait être un beau moment de partage et de convivialité pour 173 mineurs volontaires venus des Hauts-de-France ou du Grand Est. Un stage de cohésion, vendu comme un évènement fédérateur et susceptible d’être généralisé, voire obligatoire dans les prochaines années. Mais le Service national universel (SNU) version 2023 dans les Hautes-Alpes ne s’est pas déroulé comme prévu.

Selon nos informations, un nombre important d’enfants a récemment été hospitalisé. Le lundi 17 avril, jour du lancement officiel du stage au village vacances La Martégale, à Ancelle, en présence du préfet et de l’inspecteur d’académie, au moins un enfant a été pris en charge par les pompiers du Champsaur pour des maux de tête et un malaise vagal.

Vomissements et maux de tête

Et la situation s’est davantage compliquée ce week-end. Après une journée en bivouac à 2500 mètres d’altitude vendredi dans le Guillestrois-Queyras, de nombreux adolescents ont été pris de vomissements, d’évanouissements ou de crises de paniques. En tout, quinze d’entre eux ont été hospitalisés à Gap ce samedi matin. Puis, deux autres ont aussi été hospitalisés dans la journée à Embrun.

Tous ont quitté les établissements hospitaliers dans le week-end. La piste d’une insolation a rapidement été avancée par un médecin du SAMU mais des analyses de la nourriture et de l’eau seront aussi menées.

Insolation et déshydratation

La piste d’une eau contaminée au sein du refuge a été évoquée. “Franchement, je n’y crois pas”, indique Jérémie, le responsable du refuge du col Agnel.

“Cette eau est bue depuis trois mois. J’ai aussi gardé la nourriture qui a été proposée durant le séjour. Je me tiens à la disposition de l’ARS qui ne s’est pas encore déplacée. Mais je pense plus à un mauvais concours de circonstances. Une grande fatigue de la part des jeunes qui n’avaient pas la condition physique, un changement d’eau et le soleil qui tapait.” 

“D’après les premières constatations, l’ARS ne privilégie ni une intoxication de l’eau, ni une intoxication alimentaire. Le médecin du Samu privilégie une insolation couplée à une déshydratation”, explique-t-elle à BFM DICI.

Des parents prévenus trop tard?

Les parents des enfants concernés ont été prévenus par Sébastien Vilaplana, en charge du SNU dans les Hautes-Alpes. Bien trop tard au goût de certains.

“Mon enfant malade a été hospitalisé, changé d’hôpital entre vendredi et samedi. Et je n’ai été prévenue que très tard en fin de soirée le samedi. Cela pose un sérieux problème”, témoigne Véronique, une Alsacienne qui se faisait une joie de voir sa fille participer au SNU.

“Franchement, c’est génial. Elle était très motivée. Mais dès le début du stage, des jeunes ont été pris de maux de ventre. Là, ce sont une quinzaine d’enfants qui ont été touchés. Et nous ne savons rien. Si ça vient de l’eau, de la nourriture ou d’une exposition trop forte au soleil. Ma fille est complétement brûlée au visage. La moindre des choses, quand on accompagne des jeunes, c’est de rappeler que la crème solaire n’est pas une option quand on passe des heures en montagne“, enrage la mère de famille, qui voit là “un sacré problème structurel”.  

La préfecture se justifie de son côté, affirmant que “concernant le délai de réponses apportées aux parents, la priorité a été donnée à la prise en charge du groupe d’enfants. Il n’y avait pas d’alerte grave concernant les enfants”.

Avant d’ajouter: “Les premiers signes de malaises ont été constatés vers 10h. Le Samu est intervenu vers 12h10. À ce jour, cinq jeunes ont été rapatriés chez eux pour raisons médicales suite à un avis favorable du médecin et de la famille.”

L’évènement se poursuit

Le stage SNU doit prendre fin ce vendredi pour l’ensemble des volontaires. Certains, après avoir consulté un médecin, seraient déjà rentrés chez eux. D’autres veulent rester.

C’est le cas de la fille de Véronique. “De toute façon, l’organisation nous a prévenus. Si on veut récupérer les enfants avant, c’est à nous de descendre dans les Hautes-Alpes”, conclut la mère de famille alsacienne, qui gardera un goût amer de ce SNU 2023 dans le département.  

Valentin Doyen

Source : Hautes-Alpes: 17 jeunes hospitalisés après un bivouac dans le cadre du SNU (bfmtv.com)

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