HISTOIRE. À Brest, Jean Jestin, héros de la France libre (CôtéBrest-24/12/23)

Jean Jestin (premier à gauche au premier rang) au temps de sa jeunesse. ©Collection familiale.

Qui était donc ce Jean Jestin dont une petite rue de Saint-Pierre, à Brest, porte le nom ? Ni plus ni moins qu’un jeune paysan du coin qui devint un héros de la France Libre !

Par Benoit QUINQUIS

En 1940, Jean Jestin, cadet d’une famille de maraîchers, a vingt ans et travaille à l’exploitation familiale. En cette année de triste mémoire, l’armée du IIIe Reich n’a pas encore atteint Brest quand, avec deux amis, il a vent, par un patron de bistrot, de l’appel qu’un certain général vient de lancer de Londres.

« Si j’avais votre âge, je partirais », leur dit le bistrotier, ancien de 14-18. Bien reçu : le 19 juin, ils quittent Saint-Pierre à vélo pour Le Conquet afin de rallier Ouessant puis Plymouth par bateau. 

Sous-officier FFL 

Après avoir été reçu par De Gaulle, Jean Jestin s’engage dans les Forces françaises libres. Affecté au bataillon des chasseurs alpins, il y fait ses classes en tant que sous-officier, il a son certificat d’études primaires, niveau élevé pour un fils de paysan à l’époque.

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Les aventures de Jean Jestin en livre

Si la mémoire de Jean Jestin a pu être revivifiée, c’est notamment grâce aux efforts de son neveu Louis Jestin. Celui-ci n’a jamais connu son oncle, mort au combat, dont on ne parlait même pas au sein de la famille, mais qu’on évoquait « avec des pleurs ».
Pour reconstituer l’épopée de ce parent illustre qui tendait à tomber dans l’oubli, Louis Jestin put notamment s’appuyer sur les courriers qu’il avait laissés et, surtout, sur le témoignage d’Alexis Le Gall que Jean Jestin avait connu à Londres et qui était devenu son meilleur ami. Ce témoin précieux n’a jamais vu Notre terrible aventure, le livre publié : il est décédé en 2019.
Il n’en est pas moins sorti cet ouvrage, un pavé de plus de 300 pages qui ravira autant les passionnés d’histoire que les amateurs de livres d’aventures, tant le parcours (que nous ne pourrons vous résumer qu’à gros traits) de Jean Jestin fut digne d’un film d’action.

> Notre terrible aventure, Louis Jestin, Les archives dormantes,2020, 338 pages,15 euros.

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Après neuf mois de formation, il est envoyé en Afrique équatoriale en mars 1941 : trois mois de route avec les soldats Anglais depuis le nord de l’Écosse sur un paquebot aménagé pour le transport des troupes. But du voyage : les colonies françaises ralliées à la France libre, plus précisément Pointe-Noire, Yaoundé et Libreville. 

Chef de troupe indigène 

Jean Jestin découvre l’Afrique, avec ses bestioles et sa chaleur : on imagine le choc pour un jeune Breton de ce temps-là !

Affecté au camp d’Ornano près de Yaoundé, il y subit l’autorité musclée d’un commandant à la limite de la folie. Ça dure six mois, après quoi il récupère sa troupe, composée exclusivement de soldats indigènes, intégrée au bataillon de marche n°5. Il n’a pas vu l’ennemi : pas encore ! À suivre…

Source : https://actu.fr/bretagne/brest_29019/histoire-a-brest-jean-jestin-heros-de-la-france-libre_60475446.html

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