Les soignants des urgences et Smur du centre hospitalier de Quimper et Concarneau (Finistère) partagent une lettre ouverte, ce lundi 20 novembre 2023. Ils y décrivent et dénoncent la situation « intenable » qu’ils vivent dans leur travail.
Les soignants des urgences du centre hospitalier de Quimper, du Smur de Quimper et de Concarneau (Finistère) partagent une lettre ouverte, ce lundi 20 novembre 2023. Ils y décrivent et dénoncent la situation « intenable » qu’ils vivent dans leur travail.
« Le système de santé est en souffrance croissante depuis plusieurs années. Les difficultés des urgences reflètent les dysfonctionnements de tout le système de santé. En amont et en aval.
En amont, la population manque de recours. Les médecins généralistes, spécialistes, dentistes et autres professionnels ne sont plus assez nombreux. Les patients âgés pris en charge en Ehpad sont souvent orientés vers les urgences sans avoir pu être examinés par un médecin. La régulation médicale centre 15 ne peut pas se substituer aux praticiens de terrain et n’a souvent pas d’autres alternatives que de faire transporter les patients aux urgences pour bénéficier d’une consultation médicale.
En aval, la fermeture de nombreux lits d’hospitalisation depuis plusieurs années, la diminution du nombre de médecins exerçants, le manque d’attractivité des professions paramédicales et le vieillissement de la population font que la demande de prise en charge à l’hôpital est devenue trop lourde.
« Des carences »
Toutes ces carences pèsent lourdement sur les services d’urgences exposés en première ligne, et l’idée de réguler l’activité par appel téléphonique bien que séduisante, ne ferait que déporter le problème, faute de personnel suffisant dans les centres 15.
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Les urgences se retrouvent dans la situation de devoir continuer à honorer la mission de répondre aux demandes urgentes de consultations et d’hospitalisations tout en s’occupant d’un nombre important de patients en attente d’une admission dans un service adapté à leur pathologie.
En fin de nuit, il y a au moins une cinquantaine de patients présents aux urgences de Cornouaille dont plus de la moitié nécessite une hospitalisation. Tous ont été examinés et ont eu des soins, mais seuls ceux ayant besoin d’oxygène, d’un isolement pour des raisons infectieuses ou des troubles psychiques, ou les personnes en fin de vie bénéficient d’un box. De plus en plus souvent, même ce « luxe » ne suffit plus, et les patients se retrouvent dans des couloirs, des réserves, des bureaux, une salle de douche, ou dans les zones d’attente.
« Il manque un tiers de l’effectif médical »
Pour les personnels médicaux et paramédicaux, c’est une charge de travail et une pression psychique difficiles à endurer : le découragement gagne les équipes, les départs s’accumulent et les recrutements deviennent de plus en plus compliqués. Il manque un tiers de l’effectif médical du centre hospitalier de Cornouaille pour faire fonctionner correctement le service de Quimper, celui de Concarneau et les trois services de Smur.
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Depuis cet été, la situation est devenue intenable, et ce, en dépit des alertes maintes fois répétées par la presse, les syndicats des différentes professions et les soignants. Et pourtant, on continue de tirer sur la corde. Les arrêts de travail ont augmenté, les soignants sont rappelés sur leur repos.
Nous demandons à la population de ne recourir aux urgences qu’en cas de nécessité impérieuse et, en cas de doute, de prendre avis auprès de son médecin traitant ou du 15. Un mouvement de grève est en cours au CH de Brest, faute de moyens concrets mis en place à court terme, le CH de Quimper s’alignera sur les modalités de celui-ci […]. »
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