Les urgences de l’hôpital Yves-Le Foll, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), ont connu un pic sans précédent ce week-end laissant des patients en attente sur les brancards jusqu’à 24 heures.
C’est le cri de détresse de l’équipe des urgences de l’hôpital Yves-Le Foll, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), ce mardi 13 décembre dans une lettre ouverte adressée à la direction.
Les patients s’entassent et stagnent aux urgences, avec le risque de morbi mortalité que cela comporte. La situation est actuellement ingérable, et les risques encourus par les patients majeurs.
Ce week-end, en pleine vague de plusieurs épidémies (covid, grippe, bronchiole…) l’hôpital a connu un pic de passages aux urgences allant jusqu’à 245 ce lundi. Des patients ont attendu plus de 24 heures sur les brancards avant d’être pris en charge faute de lits disponibles
, témoigne Maxence Forestier, délégué syndical CFDT. Une situation tellement critique que la direction a demandé aux usagers d’appeler le 15 avant de se rendre aux urgences.
« Tous les lits doivent se libérer pour les urgences »
On a un absentéisme très important de la part du personnel à cause de la grippe, avec une grande fatigue physique et morale de ceux qui restent sur le pont
, détaille Maxime Forestier qui dénonce un manque de soutien et de reconnaissance de la direction envers ses salariés. De nombreuses démissions en lien avec la gestion de l’hôpital n’ont d’ailleurs pas été remplacées.
Le 30 novembre, l’établissement déclenchait le niveau 2 de son plan blanc, plan qui contient des mesures d’organisations destinées à faire face à une situation sanitaire exceptionnelle ou une activité accrue d’un hôpital. Les visites aux patients sont suspendues.
Des mesures insuffisantes aux yeux des urgentistes qui demandent que des mesures soient prises pour ouvrir des lits supplémentaires. L’ambulatoire, l’activité libérale continuent comme si de rien était
, décrit Christian Brice, représentant de l’équipe des urgences. Tous les moyens humains doivent être dédiés par l’hôpital public au public. Il faut libérer les lits et faire uniquement de la chirurgie d’urgence.
Des actions à venir pour se faire entendre à l’ARS
Nous manquons de ressources humaines, pas matérielles. Les lits de l’activité libérale et ambulatoire ne sont pas forcément adaptés aux besoins
, assure Ariane Bénard, directrice de l’hôpital, qui dit partager le constat d’engorgement des urgences et de l’établissement en général. Nous sommes en contact avec l’ARS, mais beaucoup d’hôpitaux sont dans la même situation que nous. Nous avons déjà pris des mesures pour fluidifier l’accès aux lits et déprogrammé certaines interventions.
De son côté, l’équipe des urgences annonce réfléchir en équipe à un moyen d’action pour se faire entendre à l’ARS, sur la situation actuelle mais surtout sur les difficultés qui s’annoncent dans les prochaines années.
Auteur : Juliette ROGER.
Source : Hôpital de Saint-Brieuc. « La situation aux urgences est actuellement ingérable » (ouest-france.fr)