Hydroliennes dans le golfe du Morbihan : pourquoi le commissaire enquêteur y est contre(LT.fr-10/10/22- 17h07)

Le commissaire enquêteur n’exclut pas une atteinte à la faune si les deux hydroliennes étaient installées entre la pointe du Monteno à Arzon et l’Île Longue, un goulet qualifié de « corridor écologique »
Risques pour la pêche, la navigation, les activités de plongée sous-marine, la ressource halieutique, les zostères… Le rapport du commissaire enquêteur relève quantité d’arguments contre le projet hydrolien dans le golfe du Morbihan.

1-Sur la ressource halieutique

Bernard Boulic, qui a mené l’enquête publique durant 31 jours cet été, n’est pas convaincu par l’étude d’impact acoustique produite par le porteur du projet Morbihan hydro énergies (MHE). Les hydroliennes génèrent un bruit et pour Bernard Boulic, « c’est bien la totalité du flux de poissons passant par le canyon qui sera affecté et pourra voir son comportement modifié. L’étude réalisée ne garantit pas l’absence d’effet néfaste sur les espèces du site étudié ». Il estime aussi que l’installation des hydroliennes « constitue potentiellement un nouvel obstacle à la remontée des poissons amphihalins », à savoir les poissons migrateurs type saumon et anguilles. « C’est un corridor écologique », résume Jean-Claude Briens, de l’Union des navigateurs, qui rappelle que le golfe du Morbihan est classé « zone fonctionnelle halieutique d’intérêt majeur ».

C’est bien la totalité du flux de poissons passant par le canyon qui sera affecté et pourra voir son comportement modifié

2-Sur la pêche embarquée

Les pêcheurs plaisanciers n’ont pas été les derniers à dire leur opposition au projet hydrolien. Dans son dossier, MHE se voulait rassurant, prévoyant « l’absence d’impact prévisionnel brut sur la pêche récréative ». Bernard Boulic voit les choses autrement, relevant que « le site d’implantation des hydroliennes est très pratiqué par les pêcheurs de loisirs, mais aussi par certains professionnels ». Et quand MHE dit « que la surface concernée est faible », Bernard Boulic la présente « implantée juste dans le “spot de pêche” ».

3-Sur la plongée sous-marine

En cas d’hydrolienne, il sera interdit de plonger dans un rayon de 50 mètres autour des turbines mais, précise le projet présenté par MHE, « les activités de plongée ne seront pas impactées ». C’est faux, estime le commissaire enquêteur, qui écrit : « Cette analyse est erronée » car elle « ne prend pas en compte la réalité de l’activité de plongée sur ce site, dont celle du club des Vénètes ».

4-Sur les Zostères

Les zostères présentes entre la pointe de Monteno à Arzon et l’Île Longue seront en partie perturbées par les câbles qui transporteront l’électricité sur le continent. « Très peu », dit MHE qui estime que le volume détruit ne représenterait que 0,003 % des 1 000 ha de zostères présentes dans le Golfe. Bernard Boulic considère, cependant, que c’est une question de principe : trouver un site hors zone de zostères aurait dû être une priorité, d’autant que le Parc naturel régional mène une politique de sensibilisation du public à la protection de cette plante marine.

5-Sur les dangers possibles

Sur le volet « risque d’accident ou de catastrophe majeure », le commissaire enquêteur conçoit qu’il est « très faible, mais son éventuelle survenue dans ce chenal très fréquenté peut avoir des conséquences très importantes, tant économiques qu’en termes d’image. Pour ma part, je n’ose imaginer les conséquences d’un incident majeur pendant la période estivale, qui obligerait à interdire la circulation dans le chenal ».

Loïc BERTHY

source: https://www.letelegramme.fr/bretagne/hydroliennes-dans-le-golfe-du-morbihan-pourquoi-le-commissaire-enqueteur-y-est-contre-10-10-2022-13197112.php

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