Ce garagiste de Plouzané (Finistère), Dominique Tanguy, avait refusé de se soumettre à une réquisition préfectorale à Brest, en mars 2022. Il a finalement été relaxé. « Il y a encore une justice en France », ont commenté les époux Tanguy.
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« Nous sommes rassurés : il existe encore, en France, une justice. » Voilà la déclaration des époux Tanguy, ce lundi 27 mars 2023, à leur sortie du tribunal de Brest. Le garagiste de Plouzané (Finistère), Dominique Tanguy, vient d’être relaxé. Le 16 mars 2022, il avait refusé de déloger les engins des professionnels du BTP qui manifestaient et bloquaient le dépôt pétrolier de Brest, en mars 2022, pour protester contre la flambée des prix des carburants.
« Je ne pouvais pas obéir ! »
La gendarmerie nationale réquisitionnait la dépanneuse poids lourds du garage Tanguy, dans le but de déloger les camions et les engins de chantier. « Vu la situation chaotique », Dominique Tanguy refusait d’obéir à l’ordre du préfet, de mettre son matériel et son personnel « sans protection » à disposition.
Soutenu par une soixantaine de ses collègues, venus de tout le Finistère pour assister à l’audience, Dominique Tanguy avait été jugé il y a deux mois à Brest : « Je ne pouvais pas obéir !, avait-il alors répété à la barre. Mon travail, c’est d’enlever ce qui gêne, pas de gérer des manifestants ! »
« Être perçu comme un traître »
« Être perçu comme un traître par des gens qui représentent 80 % de votre chiffre d’affaires, c’est impossible à vivre », expliquait encore ce dépanneur qui travaille, aussi, depuis 21 ans, avec la police et la gendarmerie.
Me Labat, l’avocat de Dominique Tanguy, avait donc demandé la relaxe pour ce chef d’entreprise qui avait « osé défier l’autorité ». La procureur, Véronique Wester-Ouisse, avait requis une amende de 850 €, en défendant « une réquisition parfaitement argumentée vue l’urgence ».
« On va pouvoir retrouver tranquillement le cours de notre vie, sans cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes », rajoute Valérie Tanguy qui avoue aussi : « Je n’étais pas tellement optimiste, vu le contexte actuel. Cette relaxe, c’est vraiment une bonne nouvelle. »
Auteur : Frédérique Guiziou