Il est plus tard que d’aucuns le pensent-point de vue de Christian Audouin, (FB-Insoumis Communistes-27/07/23)

La France a basculé au bord d’un précipice de tous les dangers pour les fondements républicains. Les insoumis ne sont plus désormais les seuls à sonner le tocsin.

Pour ne citer que lui, le Conseil supérieur de la magistrature, organe constitutionnel, vient de condamner sans appel le complot en cours contre l’indépendance des juges qu’il considère gravissime et inadmissible pour notre État de droit et les libertés publiques.

Ce complot séditieux est l’œuvre de syndicats policiers qui se sont déclarés en guerre contre la « vermine », à la suite du meurtre à bout portant d’un jeune homme à Nanterre par l’un d’entre eux, avant le tabassage d’un autre à Marseille qui a failli y laisser la vie.

Des cohortes de policiers exigent l’annulation de la mise en détention provisoire de leurs collègues incriminés dans des actes qu’ils qualifient au mieux d’erreurs et, au pire, d’accidents. Bref, ils se croient tout permis, jusqu’à réclamer une justice conciliante et douce pour leurs exactions commises, osent-ils prétendre, « dans l’intérêt de la République » …

Mais il y a encore plus grave.

Ces menées subversives bénéficient du soutien du directeur général de la police nationale, lui-même couvert par le ministre de l’Intérieur Darmanin qui l’a gratifié de son « entière confiance », alors que ce patron de la police a considéré publiquement que la place d’un policier n’était pas en prison.

La Justice se retrouve à son tour flinguée depuis les plus hauts sommets de l’État !

Et qu’en pense Macron ?

Certes, il rappelle que personne n’est au-dessus des lois. S’il avait affirmé le contraire, alors que le Président de la République est par sa fonction le garant des institutions, il se serait placé en situation « d’empêchement » pour l’exercice du pouvoir. Cela dit, on retiendra qu’il a surtout copieusement étalé la confiture sur la tartine policière.

Soyons précis : la police, par stratégie politique, a été conduite par le pouvoir macroniste à évoluer vers les techniques et le recours au surarmement répressifs. De gardienne de la paix, elle s’est retrouvée en position de génératrice de violences, au détriment de ses nécessaires missions de lien social et de sécurité publique.

Sur ce terreau pourri ont fructifié les comportements brutaux, le racisme, encouragés, on le mesure mieux aujourd’hui, par des filières hiérarchiques du haut vers le bas.

Les apprentis sorciers ont enfanté des créatures séditieuses dont les ombres agissantes flagellent les vrais valeurs et piliers de l’édifice républicain. Cette violence d’État est consubstantielle avec l’ultralibéralisme d’un capitalisme débridé qui, face aux dégâts sociaux et environnementaux qu’il génère et que Macron et les siens servent avec conviction contre vents et marées, n’a que la répression populaire en guise de réponse. Évidemment, l’extrême- droite s’en repaît.

« L’arc républicain », ce faux nez de l’autoritarisme répressif du pouvoir en place, est en vérité une formule de communicant pour maquiller une opération politique visant à l’agglomération des électorats de la ratatouille macroniste des centres, ceux des droites et de leur extrême.

Les macronistes courent derrière la droite qui galope, sous la férule des Ciotti et Retailleau, derrière le Rassemblement national.

La fille de Jean-Marie Le Pen voit avec délectation se précipiter vers ses filets des alliés potentiels et se mettre en place les éléments d’un État policier propice à ses délires d’expulsion et d’ordre de fer, alors que, déjà, ses soutiens électoraux sont massifs dans le corps policier.

Le danger est aveuglant.

Comment ne se réjouirait-on pas, devant d’aussi sombres nuées, de la déclaration commune des alliés de la NUPES – non cosignée par le PCF qui a préféré une expression autonome – qui alerte sur cette situation politique gravissime en exigeant des sanctions adéquates pour le directeur de la police, la prise de leurs responsabilités institutionnelles par Darmanin, par l’Élysée et par Borne, politiquement docile et soumise en vue de la prochaine rafale de 49-3 ,dès la rentrée, dans le cadre des lois budgétaires salées en gestation.

Les cosignataires (PS, EELV, LFI, Génération.s) demandent avec la même vigueur la protection intransigeante de la séparation entre les pouvoirs de la Justice, de l’exécutif et du législatif, gravement bafouée.

Les insoumis et Jean-Luc Mélenchon, cibles des pires agressions de la part des tenants du système, ne sont donc plus quasiment les seuls au plan politique sur le front de la riposte démocratique.

Le comportement de Fabien Roussel ne nous laisse pas indifférents.

Affecté peut-être par le syndrome du batracien de la fable, il multiplie les paroles et les actes de sécession, sans émettre d’alternative, hormis des alliances électorales avec les débris du PS d’avant, frénétiquement anti-NUPES.

Le rétablissement du PCF se retrouve ainsi immobilisé en voie de garage.

Nous ne nous en réjouissons pas.

Un rappel à ce propos : Macron et ses choix politiques sont les fruits naturels des coucheries des Hollande, Cazeneuve et autres Hidalgo ou Delga dans le lit du libéralisme. Des ex-socialistes collaborent avec ardeur aux gouvernements de Macron à l’image de Dussopt ou Véran.

L’avenir de la NUPES ne réside pas dans des formules d’alliances électorales à la carte.

Son élargissement et son raffermissement sont incompatibles avec des tentatives d’émancipation autonome de chacune des formations qui la composent, ce qui ne met d’ailleurs pas en question leurs spécificités respectives, dès lors que la dynamique créée par leurs actions communes, comme à l’Assemblée nationale, et leur programme partagé, est développée.

Voilà où se situent les intérêts et les attentes du peuple en souffrance, dans le droit fil de son expression à la présidentielle en soutien aux offres de rupture portées par Mélenchon et lors du premier tour des législatives sous égide NUPES.

À ce stade, il est donc de première importance que soient favorisées, non les discussions en vase clos des états- majors, mais bien les convergences et les rassemblements dans l’action des citoyens eux-mêmes, avec implication de la NUPES en tant que telle, comme en Saône-et-Loire.

Son élargissement y trouvera son compte, à l’échelle des cités et des territoires.

S’écarter de cette stratégie équivaudrait à condamner le mouvement social dans sa diversité, notamment syndicale et associative, au no-futur politique, en nourrissant indirectement de la sorte la désespérance sociale à laquelle s’échinent nos adversaires de classe.

Christian AUDOUIN

Source: https://www.secure.facebook.com/insoumiscommunistes/posts/pfbid0GouXXeiwJZaVeDWEHppcFK5DZSpYvUDdBdG1pDpKcZMeXjCHLNd5EpRFVVdQKtfJl

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