« Il faut continuer à se battre ! » : à Brest, ils sont de retour dans la rue contre l’austérité (OF.fr 13/10/2023)

La réforme des retraites n’a pas douché leur motivation à réclamer plus de justice sociale. Vendredi 13 octobre 2023, à Brest (Finistère), au moins un millier de personnes ont manifesté pour de meilleurs salaires et davantage d’égalité entre les femmes et les hommes.

La manifestation de Brest (Finistère), ce vendredi 13 octobre 2023, était portée localement par l’intersyndicale CFDT, CGT, CNT, FO, FSU, Solidaires, Union Pirate, Unsa, CFTC et CFE-CGC. | OUEST-FRANCE

Environ 750 selon la police, pas loin de 2 000 pour l’intersyndicale, et plus d’un millier selon notre comptage. Vendredi 13 octobre 2023, ce n’était pas jour de mobilisation record à Brest (Finistère), à l’image de celles qu’a connues la ville au printemps dernier. Au plus fort, la lutte contre la réforme des retraites, en mars, avait mobilisé jusqu’à 30 000 personnes dans les rues de l’hyper-centre.

« En 2023, des gens n’arrivent plus à vivre de leur salaire »

Selon un mot d’ordre européen, il s’agissait, vendredi, de défiler contre l’austérité, pour une hausse des salaires et l’égalité femmes-hommes. « C’est difficile d’appeler les gens à la grève, ils vont perdre une journée de salaire alors que ces derniers ne sont déjà pas à la hauteur », reconnaît l’intersyndicale, déplorant « qu’en 2023, des gens n’arrivent plus à vivre de leur travail ».

Un constat partagé par Catherine, Claudine et Jean-Pierre, tous trois retraités. Anciens cadres, ils s’estiment privilégiés « par rapport aux petites retraites pour qui, avec l’inflation, ça doit être vraiment très très dur ».

Peu de pancartes dans les rangs des manifestants, en cette reprise de la mobilisation sociale. | OUEST-FRANCE

Mais pour le trio, cette mobilisation plutôt faible peut s’expliquer d’une autre manière : « Je comprends que les gens soient désabusés après les manifestations du printemps, qu’ils aient le sentiment d’être pris pour des imbéciles parce qu’on ne les a pas écoutés », s’emporte Catherine.

Déplorant le passage en force de la réforme des retraites, elle s’inquiète de la tournure que pourraient prendre les choses : « Ça ne m’étonnerait pas que la colère se traduise autrement. »

Claudine se montre tout aussi « pessimiste : des gens n’ont rien et d’autres sont de plus en plus riches. S’il n’y a pas d’écoute, ça pourrait tourner différemment que des petites mobilisations de retraités pacifistes ».

Des stages payés 1,80 € de l’heure

Mais il n’y avait pas que des retraités dans les rangs du cortège brestois. Paul et Céline ne sont pas encore entrés dans la vie active, ils sont pourtant déjà « en colère », selon les mots griffonnés à l’arrière de leur veste, et liés à leur statut d’étudiants en soins infirmiers.

« On prend conscience par nos études, nos stages, qu’on ne va pas pouvoir être passifs et laisser les choses se faire comme ça », explique Paul, citant la lutte « pour des salaires décents » et « de meilleures conditions de travail ».

En 3e année d’étude, ils ont découvert la dure réalité des stages de cinq ou dix semaines « payés 1,80 € de l’heure ». « Alors oui, ça fait un petit plus à la fin du mois, mais par rapport au boulot accompli…, soupire Céline. Il va falloir se battre pour se faire respecter, mais heureusement, c’est aussi un boulot chouette, au contact de la population ».

« Les services publics sont fragilisés »

La question des soins, en particulier à l’hôpital public, est au cœur de l’actualité locale, avec la tension grandissante autour de la demande de réouverture physique 24 heures sur 24 du service des urgences de l’hôpital de Carhaix.

« Les services publics sont très fragilisés », déplore l’intersyndicale, citant également, entre autres sujets chauds du moment, « Le projet de loi pour le plein-emploi, avec l’obligation, pour les bénéficiaires du RSA, de travailler » (N.D.L.R. : il est question d’un minimum de 15 heures d’activités hebdomadaires, visant à la formation ou l’insertion).

La fin d’année 2023 s’annonce donc chargée sur le plan social. Une chose est certaine, Catherine et ses amis retraités seront au rendez-vous : « C’est important d’être dans la rue, comme ça l’est de voter, d’être syndiqué. Il faut continuer à se battre ! »

Auteur : Delphine Van Hauwaert

Source : « Il faut continuer à se battre ! » : à Brest, ils sont de retour dans la rue contre l’austérité (ouest-france.fr)

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