Les manifestants étaient plus nombreux que les trois précédentes mobilisations à Carhaix (Finistère) contre la réforme des retraites : environ 2 500. D’une seule voix, sous les drapeaux des syndicats et de quelques partis politiques, ils demandent le retrait de ce projet.
« Il faut que ça cesse, qu’il nous fiche la paix », proteste Claudine, habitante de Carhaix (Finistère). Elle marche parmi les manifestants de ce samedi 11 février 2023, à Carhaix (Finistère), qui refusent la réforme des retraites proposée par Élisabeth Borne, qui augmente l’âge de départ légal à la retraite à 64 ans.
Plus de familles dans le cortège
Le cortège est plus conséquent que lors des trois premières mobilisations. Selon le syndicat CGT (Confédération générale du travail), ils sont plus de 2 700 dans les rues à déambuler. La gendarmerie estime entre 2 000 et 2 500 personnes. Dans les rangs, des familles ont fait le déplacement, sur ce premier jour de week-end.
L’ambiance est familiale et dans la bonne humeur. Il n’empêche que la contestation est dans toutes les têtes. Claudine a travaillé une partie de sa vie en usine agroalimentaire, dans le Morbihan.
Après un accident du travail, sa trajectoire professionnelle prend un tournant. Elle s’occupe d’enfants depuis, en tant qu’auxiliaire de puériculture. « Il est temps que ça s’arrête. Je suis née en 1969, je suis en plein cette réforme », précise-t-elle d’emblée. « J’ai connu le travail en usine, on est cassé de partout. Je souffre encore aujourd’hui de troubles musculosquelettiques aux épaules », poursuit-elle.
Pour faire entendre leurs voix, les manifestants ont brandi des pancartes aux messages créatifs.
Penser la transmission des compétences
Outre la difficulté au travail, elle pense qu’il faudrait anticiper les départs en retraite. « Il faut permettre aux personnes qui sont sur le point de partir en retraite de transmettre leur métier aux plus jeunes, de les former. Ça n’est pas fait systématiquement », argumente-t-elle.
Charlène, 32 ans, infirmière libérale dans le secteur du Morbihan, est dans la rue pour la première fois depuis le début des manifestations. Ça veut dire beaucoup pour elle. « Je vois les gens vieillir dans mon quotidien, explique-t-elle, je le vois les personnes sont de moins en moins en bonne santé. Je ne voudrais pas travailler jusqu’à tard, pour se retrouver dans quel état de santé ? »
Une prochaine manifestation est annoncée au niveau national, le jeudi 16 février 2023.
Victoria GEFFARD