Jeune cartographe de 26 ans, Perrin Remonté a imaginé la Bretagne grignotée par 70 mètres d’eau, dans le cas où tous les glaciers viendraient à fondre. Sur internet, la carte a été partagée avec succès.
Sur les réseaux sociaux, sa carte de la Bretagne circule depuis plusieurs semaines. Nantes-sur-Mer aurait les pieds dans l’eau, Pontivy aurait fusionné avec Lorient (Morbihan), Janzé (Ille-et-Vilaine) serait accessible en hydravion, le Pays Bigouden (Finistère) ne serait plus qu’à l’état de récifs immergés. « Tout ça est fictif. »
Perrin Remonté, géographe de formation et cartographe, a imaginé une Bretagne dans le cas où tous les glaciers venaient à fondre et faire monter le niveau de la mer de 70 mètres. « J’ai adapté les différents ouvrages, redessiné les routes, imaginé le développement de l’hydravion, etc. en me basant sur des données géographiques de l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestier, N.D.L.R.). »
Tout part d’un challenge qu’il se lance à lui-même : cartographier la montée des eaux. Si ce jeune bretillien a choisi la Bretagne, c’est aussi parce qu’il connaît bien la région : « J’ai pu jouer avec certaines références locales et sur internet, ça a plu. »
« Plus digeste qu’un rapport du Giec »
Derrière cette carte, le jeune cartographe de 26 ans ne cache pas son engagement environnemental : « la carte fait appel à l’imaginaire, c’est plus digeste qu’un rapport du Giec et cela permet de se projeter dans un futur hypothétique. » Pour Perrin Remonté, pas question de revendiquer une rigueur scientifique, mais plutôt d’interpeller par l’image et l’humour : « La montée des eaux n’arrivera pas avant des milliers d’années. Mais si cette carte permet à quelqu’un qui se balade en bord de mer, de se questionner sur la fonte des glaces, ce sera ça de gagné. »
Étudier les aléas climatiques à Saint-Malo
La montée des eaux, Perrin Remonté connaît bien : au quotidien, il travaille sur le port de Saint-Malo pour le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) : « j’étudie l’effet des aléas climatiques qui peuvent peser sur le port. Par exemple, on regarde quels ouvrages seraient concernés par la hausse du niveau de la mer à Saint-Malo, que ce soit l’écluse, les terminaux de ferries… » Il ajoute : « Une montée du niveau de l’eau de 2 mètres, ce sont déjà des millions de personnes concernées. Tout le monde dépend des ports, des marchandises qui y circulent. »
Laurie MUSSET
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