Ille-et-Vilaine. Mineurs isolés : « Nous n’avons pas assez de places pour les mettre à l’abri ». (OF.fr – 16/08/23)

La reprise des flux migratoires concerne de nouvelles nationalités, « principalement des jeunes venant de Côte d’Ivoire et de Guinée », selon Anne-Françoise Courteille, première vice-présidente du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine.
La reprise des flux migratoires concerne de nouvelles nationalités, « principalement des jeunes venant de Côte d’Ivoire et de Guinée », selon Anne-Françoise Courteille, première vice-présidente du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine. | ARCHIVES FRANCK DUBRAY, OUEST-FRANCE

Les dispositifs de mise à l’abri des mineurs dits « non-accompagnés » sont saturés en Ille-et-Vilaine. Parce que de plus en plus de mineurs migrent, dans l’espoir de se faire régulariser en France. Et que le contexte permanent est celui de l’urgence.

De plus en plus de mineurs dits « non-accompagnés » arrivent en Ille-et-Vilaine, comme sur l’ensemble du territoire français. Face à ce phénomène, les acteurs de la protection de l’enfance sont à la peine.

Qui sont les mineurs dits « non-accompagnés » arrivant à Rennes ?

Il s’agit de jeunes exilés arrivant seuls en France. « En Ille-et-Vilaine, le nombre de jeunes non accompagnés augmente. Chaque mois, environ 60 jeunes demandent un accueil. L’année dernière, c’était 53 », relève Anne-Françoise Courteille, première vice-présidente du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine, déléguée à la prévention et protection de l’enfance.

Si les adolescents algériens et marocains étaient plus nombreux avant la crise du Covid-19, la reprise des flux migratoires concerne de nouvelles nationalités, « principalement des jeunes venant de Côte d’Ivoire et de Guinée ». La détermination de leur âge est primordiale, pour bénéficier des mesures de protection dues aux enfants en danger. Cette obligation d’évaluer leur minorité et leur isolement revient aux départements.

Comment sait-on s’ils ne sont pas majeurs ?

L’évaluation de minorité est un exercice difficile, assuré par les travailleurs sociaux de la mission Mineurs non-accompagnés (MNA), située au centre départemental d’action sociale (CDAS) de la rue Kléber, à Rennes. « Quand un doute subsiste sur leur âge précis et sur leur identité, les travailleurs sociaux conduisent plusieurs entretiens et s’appuient sur les documents » fournis par le jeune, indique Anne-Françoise Courteille.

Mais « ces entretiens sont trop courts et le MNA est trop souvent jugé sur la crédibilité de son récit », déplore l’association Utopia 56. Le Département précise : « Nous ne pratiquons pas les tests osseux », ces radiographies de la main et du poignet qui ont fait l’objet d’une vive controverse, il y a quelques années.

Anne-Françoise Courteille : « La semaine précédente, nous avons reçu vingt-quatre jeunes en deux jours. Nous n’avons pu en mettre que quinze à l’abri. » | DR

Comment sont-ils mis à l’abri ?

L’évaluation peut durer « un mois ». Si elle est positive, le mineur est admis dans le dispositif d’accueil temporaire de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), dans l’attente d’une décision définitive du juge. Mais avant le résultat de cette évaluation, les MNA sont généralement hébergés dans des chambres d’hôtels. Or, il n’y a plus assez de places. « De plus en plus de jeunes se retrouvent à la rue. L’ASE n’assure plus sa mission », observe Marie Chapelle, coordinatrice locale à Utopia 56.

Une situation rencontrée régulièrement, depuis l’automne dernier. « Nous avions 120 places dans les hôtels, en fin d’année dernière. Grâce à de nouvelles coopérations, nous en comptons désormais 160. Mais comme, dans le même temps, l’afflux augmente, ça ne suffit pas, reconnaît Anne-Françoise Courteille. La semaine précédente, nous avons reçu vingt-quatre jeunes en deux jours. Nous n’avons pu en mettre que quinze à l’abri. »

Quelles sont les perspectives ?

Sur l’ensemble des jeunes se présentant à la mission MNA, « un tiers d’entre eux sont reconnus mineurs, renseigne Anne-Françoise Courteille. Cette proportion de mineurs isolés est de plus en plus importante. Seul, le Département ne pourra pas tout faire. » Face au phénomène migratoire à l’échelle internationale, le Département demande une aide de l’État.

Auteur : Angélique CLÉRET.

Source : Ille-et-Vilaine. Mineurs isolés : « Nous n’avons pas assez de places pour les mettre à l’abri » (ouest-france.fr)

URL de cet article : Ille-et-Vilaine. Mineurs isolés : « Nous n’avons pas assez de places pour les mettre à l’abri ». (OF.fr – 16/08/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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