Ils craignent « la mort de la pêche artisanale » : l’arrêt « dauphin » alimente leur colère (OF.fr-31/01/24)

Les pêcheurs ont bloqué le boulevard Allard, à Nantes, de 5 h 30 à 9 h, mercredi 31 janvier 2024.
Les pêcheurs ont bloqué le boulevard Allard, à Nantes, de 5 h 30 à 9 h, mercredi 31 janvier 2024. | OUEST-FRANCE

Des pêcheurs du Morbihan, du Finistère et de Vendée ont bloqué les portes de la direction de la mer, à Nantes, mercredi 31 janvier. Ils protestent, entre autres, contre l’interdiction d’aller pêcher dans le golfe de Gascogne pendant un mois, afin de protéger les dauphins.

Par Philippe GAMBERT.

Les pécheurs sont habitués à se lever très tôt et à dormir une poignée d’heures. Pour aller en mer. Mais ce mercredi 31 janvier, c’est pour verser des caisses et des filets devant la direction de la mer Bretagne-Pays de la Loire, à Nantes, que des pêcheurs de Concarneau, Lorient, du golfe du Morbihan et de Vendée, ont tiré un trait sur leur sommeil. Debout à 3 h, ils ont bloqué le boulevard Allard, de 5 h 30 à 9 h 30.

L’interdiction, imposée par le Conseil d’État, pour 450 bateaux – fileyeurs, bolincheurs, pélagiques – d’aller pêcher, pendant un mois, dans le golfe de Gascogne, afin de protéger les dauphins, a été la goutte d’eau Cette décision doit être reconduite en 2025 et 2026 pour une période qui peut être plus longue. Elle s’ajoute à de nombreuses autres contraintes (par exemple, la diminution des quotas de poissons) qui minent le moral de ces pêcheurs.

« Ce métier n’a pas d’avenir »

Elle va conduire, selon Anthony Landrin, un professionnel de Concarneau, « à la mort de la pêche artisanale » qui se pratique sur des « petits » bateaux de 12 à 15 m. Il a investi, il y a deux ans, dans un nouveau fileyeur, Le Saint-Briac II, « pour mon fils qui a 19 ans ». Mais aujourd’hui, il lui déconseille de poursuivre « dans ce métier qui n’a pas d’avenir. »

Des filets de pêche, du matériel et des caisses de poissons ont été déposés devant les entrées de la direction interrégionale de la mer. | OUEST-FRANCE

« La protection des cétacés, nous y sommes tous sensibles », affirme pour sa part le Lorientais David Le Quintrec. « Depuis deux ans à bord de mon Isel Vor2, je teste, comme de nombreux autres, des effaroucheurs pour écarter les dauphins. Avant même que l’on en tire un bilan, on nous interdit de pêcher dans le golfe de Gascogne. Une indemnisation est prévue, mais on va la percevoir quand » , a-t-il demandé à Sandrine Sellier Richez, la directrice de la direction interrégionale de la mer, avec qui il a pu s’entretenir sur la chaussée.

« Nos bateaux sont immobilisés, on n’a même pas le droit [durant la période d’indemnisation] d’en profiter pour les caréner ou faire des travaux de maintenance. Une aberration » , peste-t-il.

Source: https://www.ouest-france.fr/mer/peche/ils-craignent-la-mort-de-la-peche-artisanale-larret-dauphin-alimente-leur-colere-5a4b5cf4-c035-11ee-a1e9-608ff5db04c2

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/ils-craignent-la-mort-de-la-peche-artisanale-larret-dauphin-alimente-leur-colere-of-fr-31-01-24/

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