INFO OUEST-FRANCE. « Un risque de maltraitance élevé » à l’Ehpad de Combourg, selon l’ARS. (OF.fr – 30/08/23)

L’Agence régionale de santé a mené une mission imprévue, les 10 et 11 janvier 2023, dans l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de la clinique Saint-Joseph, à Combourg (Ille-et-Vilaine).
L’Agence régionale de santé a mené une mission imprévue, les 10 et 11 janvier 2023, dans l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de la clinique Saint-Joseph, à Combourg (Ille-et-Vilaine). | ARCHIVES OUEST-FRANCE

Une visite inopinée a été menée en janvier 2023, au sein de l’Ehpad de la clinique Saint-Joseph, à Combourg (Ille-et-Vilaine). Le rapport définitif de cette inspection, auquel Ouest-France a pu avoir accès, a été édité en juin. Il relève un risque de maltraitance élevée et des professionnels en souffrance. Un collectif s’est constitué pour dénoncer cette situation.

En décembre 2022, l’Agence régionale de santé (ARS) décide de mener une inspection au sein de l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de la clinique Saint-Joseph, à Combourg (Ille-et-Vilaine), après « plusieurs éléments portés à notre connaissance : maltraitance, postes vacants, réclamations… », depuis 2018. Cette visite s’est déroulée, de manière inopinée, les 10 et 11 janvier 2023.

Sur place, les inspecteurs rencontrent des proches ou membres de la famille, des personnels soignants, la psychologue, la directrice de la clinique, arrivée en septembre 2022, ainsi que le président du conseil d’administration, Joël Le Besco, également maire de Combourg

Une situation jugée préoccupante

En conclusion, « la mission souligne le nombre exceptionnellement élevé d’entretiens réalisés. Vingt-sept personnes ont été entendues : quinze sur site et douze à leur demande, par téléphone ».

L’ARS estime que « la situation de l’établissement apparaît comme préoccupante dans son ensemble. Le niveau d’exposition de la structure au risque maltraitant est élevé (en majuscule dans le texte, N.D.L.R.), sur une échelle de quatre niveaux (faible, moyen, élevé et critique) ».

Elle constate que les dysfonctionnements identifiés ont un retentissement sur la gestion du personnel et le climat au sein de l’établissement. « Des professionnels sont en souffrance, démotivés ou se sentent en insécurité. Le gestionnaire doit remédier à cette situation, sous peine d’une aggravation et donc d’un risque majeur pour les résidents accueillis. »

Une gouvernance à un niveau insuffisant

La mission a synthétisé les quatre points de contrôle effectués. Celui de la gouvernance est situé « à un niveau insuffisant » (absence de projet d’établissement, de réunions périodiques avec les familles, de réunions d’encadrement…).  Les fonctions support (accompagnement des remplaçants, évaluation des agents, signalétique, casier judiciaire…) sont dans la même catégorie, avec « des facteurs de tensions au sein du personnel ».

La prise en charge des résidents est « moyenne » (pas de projet d’accompagnement personnalisé, de recueil des habitudes de vie de la personne, manquements en soins de kinésithérapie, fréquence des pesées des résidents non conforme, adaptation insuffisante dans les rythmes de la journée, insuffisance d’aide à l’hydratation, difficultés d’accès à des boissons, présence insuffisante de la médecin coordinatrice au regard du nombre de résidents accueillis…).

Un « collectif de salariés harcelés » créé

Et « bien que le Conseil de la vie sociale (CVS) fonctionne, les sollicitations des familles, des résidents et de leurs proches ne donnent pas satisfaction », en matière d’informations et de communication. Les relations avec l’extérieur sont, elles, moyennes. Contacté, Joël Le Besco n’a pas répondu.

Sollicitée sur l’existence de ce rapport, Marie-Christine Hosquet-Barrière, la directrice générale, a indiqué dans un premier temps « ne pas être au courant ». Avant de revenir sur ses propos, dans un deuxième temps. Arrivée il y a un an, la directrice souligne que « cette mission est relative à un historique dans l’établissement depuis des années ».

En parallèle, un « collectif de salariés harcelés » s’est constitué il y a un mois, qui a « alerté les autorités de contrôle (médecine du travail, inspection du travail et ARS). » Il rassemble neuf cadres et soignants de la clinique. « D’autres ne rejoignent pas le collectif par peur des représailles. » Parmi les signataires, « certains ont démissionné et beaucoup sont en arrêt ». 

Source : INFO OUEST-FRANCE. « Un risque de maltraitance élevé » à l’Ehpad de Combourg, selon l’ARS

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