Presse Océan
A cause de l’insécurité, la CFDT de la Semitan demande le déplacement des cinq terminus de bus situés place Mendès-France, à Bellevue. Explications avec Didier Sauvêtre, délégué du syndicat.
Presse Océan : la CFDT demande que les terminus des cinq lignes de bus de la place Mendès-France, à Bellevue, soient déplacés. Pourquoi ?
Didier Sauvêtre : « À un terminus, par définition le bus est en statique, ça veut dire plusieurs minutes d’attente. Les chauffeurs y sont exposés à des insultes, des agressions. Quand les bus ne font que passer, ils sont moins exposés. Donc on souhaite que le temps avant de redémarrer un circuit ait lieu ailleurs. Ça ne veut pas dire que la place Mendès-France ne serait plus desservie : on continue d’y passer et de s’y arrêter le temps de laisser monter et descendre les passagers. On en a déjà parlé en interne avec la direction générale, mais là c’est la première fois qu’on fait cette demande à la Métropole. »
Attendre sur cette place, c’est si dangereux ?
« Il y a un niveau d’incivilité plus élevé qu’ailleurs, on a relevé trois menaces ces quinze derniers jours. Il y a des rodéos autour des bus avec le risque d’accident et d’escalade entre le conducteur incriminé et les personnes qui font les rodéos. Mi-septembre, un homme est monté avec un scooter en marche dans le tramway, une histoire qui a terminé par l’agression du conducteur (cela s’est passé arrêt Romain-Rolland, ndlr). Et même quand ce n’est pas directement nos collègues qui sont visés, on est en danger : lors de la fusillade du 7 octobre (un jeune homme a trouvé la mort sur la place après qu’un tireur a parcouru plus de 110 mètres à scooter en tirant avec une arme de guerre, ndlr), les premiers bus étaient stationnés à une dizaine de mètres. On ne veut pas attendre qu’une balle perdue touche un collègue ou des passagers. »
Et ailleurs ? Haluchère, Pirmil, Beauséjour… sont aussi des terminus. C’est moins tendu ?
« Oui il y a aussi Rosa-Parks (Malakoff), Chêne des Anglais… Il y a des tensions, mais ce sont des lieux où les bus sont de passage. Et quand c’est tendu, c’est plus facile de dévier des lignes de bus quand ils ne sont pas en mode terminus. »
Il y a la sécurité des chauffeurs, mais aussi des contrôleurs : les contrôles de tickets ont-ils lieu de la même façon partout ?
« Il n’y a pas de zone où on va moins contrôler, mais il y en a où on est plus prudent. À Lauriers, Mendès-France et Romain-Rolland, il y en a comme partout, mais les contrôleurs évitent de descendre : le contrôle se poursuit dans la rame ou le bus. Il y a des moments chauds… Si dans l’équipe des agents ne se sentent pas d’y aller, on n’y va pas. C’est un conseil de travail, dans des endroits où c’est plus délicat. Il y a un briefing en début de journée entre les agents et les chefs, pour savoir ce qu’il s’est passé la veille. On fait attention à l’ambiance sur chaque zone. »
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