IVG dans la Constitution : ces 4 élus bretons qui ont voté contre ou se sont abstenus (LT.fr-5/03/24)

En Bretagne, votre député ou sénateur a-t-il voté pour ou contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution ? (Photomontage Le Télégramme/AFP)

L’inscription de l’IVG dans la Constitution a été massivement soutenue par les députés et sénateurs, à 780 voix pour et 72 contre. Du côté des parlementaires bretons, 3 ont voté contre et 1 s’est abstenu.

Par Téva VERMEL.

Un consensus massif. Lundi, les parlementaires, réunis en Congrès à Versailles, se sont exprimés pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution, avec 780 voix pour et 72 contre. La majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés, requise pour modifier le texte suprême, a ainsi été atteinte sans difficulté. Ainsi, la phrase « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » a été introduite à l’article 34 de la Constitution.

Un député et deux sénateurs bretons opposés

En Bretagne, 26 des 27 députés ont voté pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution, de Mélanie Thomin (socialiste) à Jean-Luc Bourgeaux (Les Républicains), en passant par Jean-Charles Larsonneur (non-inscrits).

Sans surprise, Marc Le Fur (Les Républicains) est resté contre, dans la lignée de son vote à l’Assemblée nationale. Relativement hostile aux évolutions sociétales sur des sujets tels que la PMA, la fin de vie ou le mariage pour tous, il avait déjà voté contre la proposition de loi visant à inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution, en novembre 2022.

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Du côté des sénateurs, onze ont voté pour, deux contre et un s’est abstenu. Dominique De Legge, sénateur Les Républicains d’Ille-et-Vilaine ayant déjà voté contre lors du vote au Sénat, est resté sur ses positions. « La Constitution, ce n’est pas un symbole, c’est quelque chose de sérieux (…). Demain, pourquoi pas la fin de vie, la PMA ? », s’est-il interrogé auprès de nos confrères du Parisien, en février.

« Il faut savoir écouter l’opinion publique »

Muriel Jourda, sénatrice du Morbihan, a suivi la même voie. « Je pense que c’est un travail législatif dépourvu de sens (…). La loi n’est pas contestée, on cherche à protéger une liberté que personne ne menace », disait-elle au Télégramme, il y a quelques jours. La sénatrice Les Républicains prône plutôt une amélioration de l’accès médical à l’IVG. « On a des centres qui ferment car notre démographie médicale n’est pas bonne et ne va pas s’améliorer. Il faudrait se pencher sur cette réalité médicale plutôt que sur la loi. »

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Philippe Paul, sénateur Les Républicain du Finistère, s’est, lui, abstenu. Fin 2022, il s’était opposé à une précédente proposition de loi constitutionnelle sur le sujet. « À l’origine, j’étais plutôt contre. Mais j’ai fait évoluer mon vote après avoir eu plusieurs rendez-vous avec les plannings familiaux et écouté mon entourage, ainsi que l’opinion publique », nous précise l’ancien maire de Douarnenez (29), ce mardi. « Il faut savoir écouter cette opinion publique car nous, sénateurs, nous sommes là pour relayer la parole. Une majorité de personnes voulait que l’IVG soit inscrite dans la constitution. »

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Un changement de vote

De son côté, le sénateur centriste finistérien Michel Canévet a modifié son vote entre le Sénat et le Congrès. Initialement contre, il a finalement voté pour. « Mon vote au Sénat était basé sur une conviction : celle qu’il faut changer la Constitution avec précaution, et plutôt lorsque cela concerne l’organisation des institutions », justifie-t-il ce mardi. « J’ai pris acte qu’une grande majorité de parlementaires souhaitaient cette inscription dans la Constitution. Ne voulant pas apparaître opposé à l’IVG, ce qui n’est pas mon cas, j’ai donc voté pour. Je ne voulais pas que mon vote soit interprété comme un vote contre la liberté de recourir à l’IVG. »

La France est devenue le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l’IVG, à rebours de plusieurs pays où le droit à l’avortement recule, aux États-Unis comme en Europe centrale (Pologne, Hongrie).

Source: https://www.letelegramme.fr/bretagne/ivg-dans-la-constitution-ces-4-elus-bretons-qui-ont-vote-contre-ou-se-sont-abstenus-6538120.php

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