Jeune apprenti tué en réparant un pneu à Combrit : l’affaire mise en délibéré(LT.fr-8/09/22-17h27)

En mars 2016, un apprenti de 20 ans, travaillant pour une société de transport à Combrit, a perdu la vie après l’explosion d’un pneu qu’il réparait. L’affaire a été mise en délibéré au 13 octobre.

Selon les dires de ses anciens collègues, Dylan, un jeune apprenti de 20 ans travaillant au sein d’une société de transport du Sud-Finistère était voué à un brillant avenir. Un avenir anéanti le 10 mars 2016 par un terrible accident de travail survenu dans un hangar, à Combrit.

Ce jour-là, de son propre chef, le jeune homme décide de réparer un pneu qui, la veille, avait roulé à plat pendant près de dix kilomètres. Puis, un peu avant midi, « il y a eu une très forte explosion. Je me suis retourné et j’ai vu Dylan, allongé, à trois mètres du pneu qu’il réparait », a raconté un salarié de l’entreprise aux enquêteurs.

Traumatisme crânien et importantes lésions aux organes

À l’arrivée des secours, l’apprenti tient des propos incohérents et répète, à plusieurs reprises, « oh putain, oh putain ». Grièvement blessé, souffrant notamment d’un traumatisme crânien et d’importantes lésions aux organes, il est héliporté à La Cavale-Blanche, à Brest, où il décédera une semaine plus tard.

« Je reste à dire aujourd’hui que c’est un terrible accident et je ne vois pas comment il aurait pu être évité. Personne n’aurait pu savoir que ça allait exploser », ont indiqué les responsables de la société, jugés par le tribunal de Quimper, jeudi 8 septembre, pour, entre autres, homicide involontaire par la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité.

Absence de consignes de sécurité

Une question principale a, par ailleurs, occupé les débats à l’audience. Pourquoi Dylan, un jeune apprenti, s’est-il retrouvé seul à réparer un pneu ? « Il avait la formation pour cela. Je suis persuadé qu’il a bien respecté toutes les étapes », a affirmé le directeur. « Connaissiez-vous le risque d’explosion d’un pneu ? », a alors demandé l’un des assesseurs du tribunal. « Oui », a-t-il répondu. « Vous le connaissiez et pourtant il ne figurait pas sur le document unique d’évaluation des risques ? »

« Il y a eu une énorme faute de ne pas avoir identifié ce danger, je ne peux pas le nier », a reconnu le responsable, tout en précisant qu’il n’y avait jamais eu aucune explosion de pneumatique dans son entreprise. « Ce n’est pas la faute à pas de chance. C’est la faute à des erreurs », a affirmé le procureur Philippe Lemoine qui a requis une peine de 70 000 euros à l’encontre de l’entreprise et de 20 000 €, dont 10 000 € avec sursis, pour le directeur de l’entreprise. L’affaire a été mise en délibéré au 13 octobre.

Benjamin PONTIS

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/combrit-sainte-marine/jeune-apprenti-tue-en-reparant-un-pneu-a-combrit-l-affaire-mise-en-delibere-08-09-2022-13175335.php

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