La conseillère régionale LFI Julie Garnier convoquée au palais de justice de Paris, le 7 décembre. Un rassemblement de soutien était organisé, où elle a pris la parole.
Jeudi 7 décembre, un rassemblement en soutien à Julie Garnier, conseillère régionale Ile-de-France LFI, se tenait devant le palais de justice de Paris alors que cette dernière y était convoquée pour avoir traité une directrice de Transdev de menteuse. Jean-Luc Mélenchon, des députés LFI, la sénatrice EELV Ghislaine Senée, des conseillers régionaux et des militants étaient présents pour soutenir Julie Garnier. Voici l’intervention qu’elle a prononcée au cours du rassemblement.
« Qu’est-ce qu’on fout ici ? On est là, devant le tribunal. On a dû mobiliser plusieurs élus, notre président de groupe, Jean-Luc qui est là avec nous mais également mes collègues du pôle écolo, la sénatrice Ghislaine Senée qui était ma collègue avant qu’elle soit élue, des députés. Pourquoi ? Parce que j’ai osé dire menteuse à une menteuse.
Alors que partout en ce moment, on nous diabolise, on nous insulte, on nous traite d’éco-terroriste et je ne sais quoi d’autre encore. Et on nous dit même « ferme ta gueule ». Qu’est-ce qu’on fout ici ?
Ce qui les gêne, ce qui gêne la direction de Transdev, c’est ce mandat que je porte et que j’ai reçu des électeurs sur « la défense des services publics » (…)
Ce qui est en cours aujourd’hui, c’est une procédure-bâillon. On veut nous faire dire : « Surtout ne désignez pas Transdev pour ce qu’ils sont. » C’est-à-dire des menteurs.
C’est ça qu’ils sont en train d’attaquer derrière. Je n’ai porté ni ma voix ni mon avis personnel mais celle des électeurs, ce que tout élu doit faire. J’ai porté la voix de ces conducteurs, de ces machinistes qui ne cessent de dénoncer les conditions de travail dans lesquelles ils évoluent. Qui ne cessent de dire : « Ce boulot, je l’aimais, j’en avais envie » ; « Regardez les services que je rends » ; « Regardez ces usagers que je connais par cœur ». Tout cela, ils sont en train de nous l’enlever. « Regardez les bus qui deviennent des tas de ferraille dangereux pour les conducteurs comme pour les usagers. » Nos enfants, ceux qui vont travailler voyagent dans des conditions où la sécurité n’est plus réunie. C’est ça qu’ils dénoncent.
Quand je vais sur les dépôts, je ne fais qu’une seule chose : je mets en avant leurs conditions de travail. C’est pour ça qu’on a été élus. Et c’est parce qu’on tient la route, qu’on le dit haut et fort qu’aujourd’hui nous sommes au tribunal. Le problème ce n’est pas le mot « menteuse » mais leurs mots à eux. Comme lorsqu’ils parlent de « métiers en tension ». Ce terme-là est déjà un sabotage, une supercherie.
Il n’y a pas de métiers en tension, il n’y a que des conditions de travail qui se dégradent.
Nous ne manquons pas de conducteurs de bus, nous manquons de métiers où les gens sont respectés. S’ils veulent recruter, alors à eux de mettre en place des conditions de travail qui tiennent le coup. Ils ne veulent pas recruter des conducteurs de bus mais des personnes qui acceptent des conditions de travail indignes. Ils veulent des gens qui baissent la tête et qui disent « merci mon bon maître ». Ils veulent des robots déshumanisés.
Je voudrais remercier tous les soutiens et les électeurs. Nous tiendrons la route, nous ne céderons pas. Vous ne nous ferez pas taire. Vous pouvez continuer à nous insulter, nous tiendrons bon, nous serons là parce que c’est pour ça que nous avons été élus.
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