« La campagne ne peut pas perdre ses artisans » : ce boulanger breton révolté par la hausse des prix. ( OF.fr – 08/01/23 )

Arthur Rivoalen, boulanger à Plabennec (Finistère) avec Bleuenn, Nolan, Camille et Virginie, respectivement apprentis et salariée.
Arthur Rivoalen, boulanger à Plabennec (Finistère) avec Bleuenn, Nolan, Camille et Virginie, respectivement apprentis et salariée.

Arthur Rivoalen est installé depuis 18 mois comme boulanger pâtissier à Plabennec (Finistère). Il défend les valeurs traditionnelles de la boulangerie et fustige les grandes surfaces qui vendent leur pain à prix cassé. Mais l’inflation peut tout remettre en question.


La situation des boulangers n’est pas très enviable ces temps-ci. « L’inflation est énorme. On a pris 50 % sur le beurre, 80 % sur la levure et 15 % sur la farine, sans compter sur le prix de l’électricité qui atteint des sommets », énumère Arthur Rivoalen, boulanger, qui a pris la succession de la boulangerie Roumier il y a 18 mois.

Le magasin s’appelle Madeo, au bourg de Plabennec (Finistère). Avec 94 heures de travail par semaine, de 3 h à 20 h, il juge qu’il est loin d’être un boulanger qui gagne bien sa vie. « J’ai choisi de m’installer à la campagne, car on fait aussi du social. » Mais, à l’heure où la baguette a eu la reconnaissance de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation la science et la culture), il ne peut pas comprendre que certaines grandes surfaces la vendent à 30 centimes.

Face à cette inflation, la solution, pour Arthur, n’est pas d’augmenter les prix mais de trouver un équilibre. Le boulanger a l’impression que la valeur travail n’existe plus.

« Servir et fabriquer du pain de qualité »

« Chaque jour, nous faisons notre boulot et un travail bien fait, estime-t-il. Nous voulons faire de la qualité et la campagne ne peut pas continuer à perdre ses artisans que sont les boulangers ou bouchers-charcutiers. Nous voulons garder un esprit local. Le pain, et en particulier la baguette, doit garder une grande qualité sans concurrence déloyale en face ! »

Actuellement, la boulangerie Madeo emploi quatre apprentis ainsi qu’une salariée pour la vente du pain. « L’entreprise a un réel rôle de formation. Au Centre de formation, ils apprennent les bases (français et mathématiques) et l’entreprise leur permet d’apprendre le métier. »

Bleuenn, Nolan, Camille et Clémence, les apprentis, sont bien décidés, plus tard, à travailler dans des petites structures artisanales. « Nous sommes au cœur de la campagne, nous sommes là pour servir et fabriquer du pain de qualité », ​observe Arthur.

Plabennec compte actuellement deux boulangeries, sans compter les grandes surfaces. Mais Arthur Rivoalen veut avant tout garder l’esprit local et travailler pour offrir aux clients un pain qui ne sort pas d’une usine.

Source : « La campagne ne peut pas perdre ses artisans » : ce boulanger breton révolté par la hausse des prix (ouest-france.fr)

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